«L’art de la tapisserie, trop méconnu du grand public tant sur le plan purement esthétique que sur le plan technique, semble parfois trop discret pour faire sa place dans la mémoire culturelle.» Cette assertion de Maison.com, parue en 2010, reprise dans L’Express du 16 octobre 2012, La tapisserie, un art méconnu?, est toujours d’actualité, surtout ici, au Canada.
Il y a à cela plusieurs raisons, historiques et pratiques. Les plus célèbres chefs-d’œuvre de cet art ont, pour la plupart, appartenu à des souverains et autres nobles qui tenaient leur place dans l’ancienne Europe, se trouvent maintenant bien souvent dans des collections nationales.
Ces pièces artistiques sont trop fragiles, souvent beaucoup trop grandes ou forment des séries dont il faut «lire» les composantes les unes à la suite des autres pour saisir la valeur de l’ensemble. Ces tapisseries sont rarement exposées, surtout loin de leur pays d’origine. Nous n’avons donc pas l’occasion d‘en voir dans nos musées. Et les livres d’art qui en traitent sont tout aussi rares.
Une occasion
Un petit livre, aussi modeste que la tapisserie est discrète, mais aussi riche que celle-ci est décorative, est paru récemment chez SilvanaEditoriale, Chefs-d’œuvre de la tapisserie, la collection du Petit Palais, Paris. C’est un heureux complément à celui que nous avions présenté en 2012, tant ces ouvrages sont peu nombreux. Les amateurs d’art ont l’occasion d’enrichir leur collection, tout comme les bibliothèques.
Car la tapisserie est bien un art à part entière, que l’on aurait tort d’ignorer ou de négliger. Elle présente des pièces qui sont, dans leur genre, l’équivalent des œuvres des plus grands maîtres de la peinture ou de la sculpture, et ce petit ouvrage en apporte une preuve supplémentaire.