Le cerveau des poissons est plus gros dans un environnement plus exigeant

poisson
Le cerveau de la truite vivant près du littoral, un environnement plus exigeant, est plus gros que celui de la truite en haute mer. Photo: Gordon Count, gouvernement du Yukon
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 16/07/2021 par Agence Science-Presse

Le poisson n’est généralement pas la bestiole à laquelle on pense quand on mesure la taille des cerveaux. Et pourtant, il semblerait que la taille relative des cerveaux des truites grossisse lorsque leur environnement devient plus compliqué.

En d’autres termes, le cerveau du poisson grossit lorsqu’il est obligé de réfléchir davantage.

Plus gros cerveau des poissons en liberté

C’est en tout cas la formule qu’utilise le biologiste Frédéric Laberge, de l’Université Guelph, en Ontario, pour résumer les deux recherches de son équipe, l’une sur la truite grise dans deux lacs de l’Ontario et l’autre sur la truite arc-en-ciel, toutes deux parues en juin.

On parle ici de «taille relative», c’est-à-dire la proportion de la taille de l’animal occupée par le cerveau.

L’étude sur la truite arc-en-ciel a ceci de particulier qu’elle porte sur des poissons qui s’étaient échappés d’un élevage. Après sept mois à nager dans le lac voisin, ces truites avaient développé un cerveau de taille relative 15% plus gros que leurs congénères demeurées dans la pisciculture.

Publicité

Dans le cas de la truite grise dans son habitat naturel, la taille de son cerveau augmentait pendant l’automne et l’hiver, et diminuait pendant l’hiver et l’été.

Une affaire de ressources cérébrales

Et ce type de comparaison n’est pas une première. La même équipe avait publié une étude similaire en 2018 sur le cerveau du crapet-soleil (ou perche-soleil), un poisson d’eau douce.

Étude qui évaluait à 8% la différence de taille entre les cerveaux des poissons qui nageaient près du littoral — un «environnement spatialement plus complexe» — et ceux qui nageaient en eaux libres.

À l’évidence, nager dans un environnement riche en défis demande plus de «ressources cérébrales» pour survivre.

Mais on n’avait jusqu’ici que peu d’exemples d’un tel mécanisme évolutif à l’œuvre dans un aussi court laps de temps.

Publicité

Et l’inverse est aussi vrai: un cerveau plus petit peut aussi devenir un avantage, puisqu’il nécessite moins d’énergie… Laquelle peut dès lors être employée à nager plus vite ou à chercher plus vite la nourriture.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur