De la sociologie à l’administration en passant par la santé, il se fait de la recherche universitaire légitime à partir des masses de données produites par les usagers de Facebook.
De tels travaux deviendront-ils suspects, à présent qu’on sait que le scandale qui entoure Facebook a eu pour origine un travail qui était présenté comme une recherche en psychologie faite par un véritable chercheur employé dans une véritable université?
Les universités, les chercheurs, les organismes subventionnaires, se dotent depuis longtemps de codes d’éthique destinés à protéger les participants à une recherche — et une des protections qui leur est offerte est que leurs données ne seront pas utilisées ailleurs sans leur autorisation.
D’autres faisaient pareil
Or, c’est exactement cette promesse qui a été violée, non pas par Facebook, mais par le chercheur lui-même, Alexandr Kogan, de l’Université Cambridge, qui a transmis ces données sur 50 millions d’usagers à la firme Cambridge Analytica, qui a ensuite travaillé pour les campagnes de Donald Trump et du Brexit. (La firme n’a aucun lien avec l’université du même nom.)
En entrevue cette semaine, Kogan se défend d’avoir agi illégalement et juge qu’il est un «bouc émissaire» dans cette affaire: «des milliers et peut-être des dizaines de milliers d’autres applications» faisaient exactement la même chose, grâce aux politiques laxistes de Facebook.