Bruno Lessard nous plonge dans les «villages urbains» chinois

Jusqu’au 16 juin à la Galerie 1313

Bruno Lessard et une de ses oeuvres. La juxtaposition des villages urbains et des gratte-ciel est saisissante.
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Publié 03/06/2019 par Alicia Blancher

Dans son exposition Chengzhongcun 城中村, «villages urbains» en chinois, le photographe québécois Bruno Lessard met en lumière le visage changeant de mégapoles comme Shanghaï et Beijing, qui se fait à partir des années 1970 lorsque près de 200 millions de travailleurs ruraux arrivent en ville.

Ces derniers s’installent alors dans des constructions temporaires de fortune, que l’on appellera plus tard «villages urbains». Une précarité qui a marqué le photographe lors de ses voyages, au regard du rôle capital de ces ouvriers dans la croissance économique chinoise.

L’œuvre de Bruno Lessard, actuellement professeur associé à l’École des arts de l’image à l’Université Ryerson, est exposée jusqu’au 16 juin à la Galerie 1313 au 1313 de rue Queen ouest, dans le cadre du festival Contact.

Ils sont aussi surnommés «villages dans la ville».

En réaction aux images glorificatrices de la Chine

Dans les médias, la Chine, première puissance économique mondiale, est encensée pour ses atouts commerciaux et entrepreneuriaux.

«À travers ces clichés de « villages urbains », je voulais montrer le côté invisible de ces changements industriels», confie Bruno Lessard à L’Express.

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Et quoi de mieux que la vie nocturne pour cela. La nuit et la ville, deux domaines de prédilection du photographe, sont ainsi au cœur de l’exposition Chengzhongcun 城中村, dont les clichés ont été principalement pris à l’obscurité.

«On voit toujours la Chine de jour», précise le professeur.

Bruno Lessard avait déjà exploré les villes chinoises de nuit pour son exposition «China by Night».

«Ces endroits sont actuellement détruits et démolis pour laisser place aux gratte-ciel»

 

Face à l’étalement urbain et la prolifération des gratte-ciel, ces îlots précaires disparaissent peu à peu.

«J’ai commencé mon travail en 2015, et quand je suis revenu en 2016, certains endroits avaient déjà disparu», explique Bruno Lessard.

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Le photographe capture ainsi avec son objectif les transformations urbaines perpétuelles des mégapoles chinoises, et souligne le prix à payer pour la modernité de ces villes.

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