Brigitte Haentjens met en scène la complexité des rapports mère-fille

Retour en Ontario avec "Tout comme elle"

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Publié 07/06/2011 par Guillaume Garcia

Pour son retour en Ontario, la metteure en scène Brigitte Haentjens n’a pas fait les choses à moitié et nous propose une pièce où 50 comédiennes se partagent la vedette. Le festival Luminato a choisi de présenter Tout comme elle (Just Like Her), écrite par Louise Dupré et mise en scène par Brigitte Haentjens, une pièce qui a connu un grand succès depuis ces débuts en 2006 à Montréal. Tout comme elle dresse la trame des rapports mère-fille, destins fusionnels et liés à l’instar de peu de trajectoires. Comme dans un miroir, une mère regarde le voyage qu’elle a parcouru en étant maman et se rappelle qu’avant d’être mère de sa fille, elle aussi a été fille de sa mère.

Pour créer cette pièce, Brigitte Haentjens, ancienne directrice du Théâtre du Nouvel Ontario et du Centre national des Arts en Ontario, a passé près de deux ans à luncher avec Louise Dupré pour essayer de monter un projet jusque vienne le moment où le sujet fut trouvé: les relations mère-fille.

«Je travaillais sur Marguerite Duras et j’ai eu l’idée de creuser les relations mère-fille. C’est un thème riche, on était très enthousiaste. Finalement, Louise m’a dit qu’elle allait écrire la pièce et à la fin de l’été elle me l’a donné et elle m’a dit ‘‘tu fais ce que tu veux avec!’’»

Écrite de manière très poétique, la pièce ne ressemble pas à du théâtre, il n’y a pas de dialogue, mais des flashs, des instantanés sur la fie d’une femme qui se retourne sur son passé.

«Ce sont des fragments de vie, c’est très personnel. Ça reflétait nos conversations sur la transmission de la féminité. On évoque l’épaisseur de ce mystère», ajoute Brigitte Haentjens.

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Très émue à la lecture de la pièce, la future metteure en scène de Tout comme elle a dû s’attacher à créer autre chose que de la mise en scène, mais des mouvements de corps, en fait de «l’écriture scénique», dit-elle. Brigitte Haentjens a donc choisi donc 50 femmes, de toutes origines, poids, âge, pour jouer dans la pièce.

Après plus d’un an de travail en laboratoire passé avec une équipe réduite de comédiennes à étudier cette relation entre mère et fille, Brigitte Haentjens décide de se jeter à l’eau.

«On avait beaucoup parlé. C’est un sujet qui laisse beaucoup la parole. On a essayé des choses, plein d’idées puis finalement on s’est lancé!»

Forcément, 50 comédiennes sur une même scène, ça en jette. Cette force du nombre était un élément constitutif de la relation de la metteure en scène lors de sa préparation.

«C’est comme une masse, mais tu vois chacune d’entre elles. Comme un corps féminin divisé en cinquante.»

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Pour la venue à Toronto de la pièce, il a fallu la traduire entièrement et on peut dire que Brigitte Haentjens est pleinement satisfaite du travail.

«En anglais, ce sont les mêmes passages qui font rire ou qui sont émouvants. Ça réussit encore à me faire pleurer.»

Si la pièce a connu un grand succès, on peut penser que le public féminin y est pour quelque chose! En effet, comme le précise la metteure en scène, beaucoup de femmes sont revenues voir le spectacle avec leur mère, ou leur fille!

Si Tout comme elle n’est pas ce que l’on pourrait appeler une pièce de théâtre classique, cela reste à la portée de tous, «très populaire» dixit Brigitte Haentjens.

La pièce sera présentée du 14 au 18 juin au Bluma Appel Theatre.
Pour plus de renseignements sur le festival Luminato:
www.luminato.com/2011

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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