Bon Cop, Bad Cop: quand les deux solitudes font équipe

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Publié 15/08/2006 par Magdaline Boutros

Comment un film peut-il attirer les foules d’un océan à l’autre? Les artisans de Bon Cop, Bad Cop pensent avoir trouvé la formule: parler de hockey et rire des différences entre francophones et anglophones! Après avoir fracassé de nombreux records au box-office québécois la semaine dernière, l’équipe de Bon Cop, Bad Cop était gonflée à bloc mercredi dernier lors de l’avant-première torontoise du film.

Tapis rouge, mise en scène policière, distribution de matériel promotionnel sans oublier la traditionnelle machine à fumée: Alliance Atlantis a mis le paquet pour souligner le lancement torontois du blockbuster québécois de l’été.

Tour à tour ont défilé, tout sourire, Érik Canuel, réalisateur, Kevin Tierney, producteur, ainsi que les acteurs Patrick Huard, Rick Mercer, Rick Howland, Ron Lea et Sarain Boylan. «On ne s’attendait pas du tout à avoir un si grand succès pour notre première semaine au Québec», a lancé Patrick Huard en descendant le tapis rouge devant le cinéma Paramount.

Durant son premier week-end sur les écrans de la province voisine, Bon Cop, Bad Cop a cumulé des recettes de 1,4 million $, devançant Les Boys III (1,2 millions $) et Séraphin – Un homme et son péché (1,1 million $). Puis, trois jours plus tard, le film a franchi la barre des 2 millions $, devenant du coup le film de l’histoire du cinéma québécois à avoir franchi le plus rapidement ce plateau.

Les artisans du film n’ont toutefois jamais caché leur ambition: percer le marché canadien d’un océan à l’autre. Ce qu’aucun film québécois n’a encore véritablement réussi et là où Maurice Richard a déçu il y a à peine quelques mois. Les premières réactions du public anglophone s’avèrent toutefois fort encourageantes. Ce sont les salles anglophones du Québec qui ont enregistré le plus grand nombre d’entrées depuis le lancement du film.

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Qu’est-ce qui fait courir les foules? Un film entièrement bilingue qui attaque de front le thème des deux solitudes canadiennes. Un cadavre est trouvé à cheval entre la frontière québécoise et ontarienne, «le coeur au Québec et le cul en Ontario». Forcés de travailler ensemble pour élucider ce meurtre, le policier québécois David Bouchard (Patrick Huard) et son confrère ontarien Martin Ward (Colm Feore) remonteront la piste pour se retrouver au coeur d’une intrigue ayant pour toile de fond notre passion nationale: le hockey.

C’est Patrick Huard qui est à l’origine du projet Bon Cop, Bad Cop et qui en a rédigé le scénario. «Tout ce que je voulais quand j’ai commencé à écrire cette histoire-là, c’était d’essayer de faire rire encore plus de personnes que d’habitude», explique-t-il en entrevue à L’Express. Le produit final est un heureux mélange de répliques bien cinglantes et finement ciselées sur pratiquement tout ce qui nous oppose. Stéréotypé? Certes. Mais Bon Cop, Bad Cop réunit tous les ingrédients nécessaires pour offrir une comédie policière divertissante, à la Lethal Weapon, saupoudrée d’une bonne dose de cascades, batailles et explosions.

Bon Cop, Bad Cop aurait-il trouvé la formule tant recherchée pour faire sauter le box-office des deux côtés de la rivière des Outaouais? «Je crois que c’est simplement qu’on n’a pas peur de rire de nous, de rire des anglophones et des francophones au même titre», explique Érik Canuel, réalisateur du film, avant d’ajouter que le film «a une drive à l’américaine, qui est selon moi internationale. Le film a un look que le public ne s’attend pas à voir dans un film canadien.»

Bon Cop, Bad Cop mise également sur une puissante machine promotionnelle dotée d’un budget de plus de 2 millions $. Et sur un casting incluant plusieurs têtes bien connues du milieu culturel anglophone, dont Colm Feore et Rick Mercer.

Patrick Huard espère maintenant que cette première production entièrement bilingue tracera la route pour de nouvelles collaborations entre les industries cinématographiques québécoise et canadienne. «On a toujours fait nos affaires chacun de notre côté. Dans ce cas-ci, ce qui est extraordinaire, c’est que personne savait comment faire ce film. Personne savait comment faire pour le promouvoir, ni comment ça allait marcher au niveau de la distribution. C’était extraordinaire d’avoir commencé à explorer ça.»

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Le véritable test pour Bon Cop, Bad Cop aura lieu dès ce vendredi 18 août, alors que le long-métrage prendra l’affiche sur environ 150 écrans à travers le Canada.

Patrick Huard n’attend maintenant plus qu’une bonne réaction du public anglophone pour rédiger une prochaine aventure pour les policiers Bouchard et Ward. L’idée est déjà trouvée: une enquête qui mènera les deux comparses à la frontière canado-américaine. La suite de Bon Cop, Bad Cop pourrait sortir sur nos écrans dès le printemps 2008.

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