«C’est rare de voir un noir avoir un rôle principal dans le cinéma français» soulignait récemment, lors d’une interview, le rappeur MC Jean Gab’1, choisi par Pierre Laffargue comme personnage principal pour son film Black, sorti sur les écrans français le 15 juillet dernier. Ce film d’action tourné à Paris et Dakar est en salle pendant encore quelques jours au cinéma AMC au Dundas Square.
Non seulement le rôle principal est tenu par un noir mais la plupart des autres rôles le sont également, chose relativement rare dans le paysage cinématographique français.
En effet, le réalisateur Pierre Laffargue, pour qui il s’agit du premier long-métrage pour le grand écran, s’est inspiré d’un courant culturel et social du cinéma américain des années 1970, le blaxploitation, contraction des mots «black» et «exploitation», un film d’exploitation étant un genre de film fait avec peu d’attention à la qualité ou au mérite artistique, dans la perspective d’un bénéfice rapide.
C’est suite à la constatation que les rôles tenus par des noirs à l’écran étaient des rôles de second plan, souvent basés sur des stéréotypes, qu’est né le courant blaxploitation visant à donner plus de visibilité aux acteurs, producteurs et réalisateurs noirs.
Si ce type de cinéma n’a plus lieu d’être au États-Unis, ou la situation des acteurs, réalisateurs et producteurs noirs a bien évolué depuis les années 1970, en France il s’avère assez pertinent.