Berlioz a changé le métier de compositeur

Mort il y a 150 ans

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Berlioz sur le billet de 10 francs, 1974.
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Publié 24/03/2019 par Gabriel Racle

De par le monde, de nombreux concerts ou festivals ou exécution d’une ou de plusieurs de ses œuvres marquent, en cette année 2019, le 150e anniversaire du décès du musicien et compositeur français Hector Berlioz, «peut-être, le plus grand», pour reprendre une expression d’un journaliste du Figaro.

Celui-ci ajoute: «Il n’est pas trop tard pour (re)découvrir l’homme qui a changé, à jamais, l’art de composer et le métier de compositeur.»

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Hector Berlioz photographié en 1863 par Pierre Petit.

Éduqué par son père

Hector Berlioz est né à La Côte-Saint-André, dans les Alpes françaises (Isère), le 11 décembre 1803 dans une famille aisée.

Son père est un médecin modèle. «Il a toujours honoré ses fonctions en les remplissant de la façon la plus désintéressée, en bienfaiteur des pauvres, plutôt qu’en homme obligé de vivre de son état», dit Hector Berlioz dans ses Mémoires. Il est l’ introducteur de l’acupuncture en France.

À 10 ans, Hector est placé dans une école religieuse, mais son père assure l’essentiel de son éducation, particulièrement en littératures française et latine et en géographie.

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Il lui donne également des rudiments de flageolet (type de flûte), lui fait donner des cours de flûte et de guitare par des professeurs de la ville.

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Berlioz chef d’orchestre

Premières pièces pour flageolet

Vers 13 ou 14 ans, Hector lit le Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels, publié en 1722, de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et le Traité d’harmonie de Charles-Simon Catel (1773-1830).

Il compose alors ses premières pièces pour flageolet, et un quintette pour flûtes et corde sur un pot-pourri de mélodies italiennes.

Il réalise également des copies de romances populaires de Nicolas Dalayrac, François-Adrien Boieldieu (1775-1834), ou de Henri-Montan Berton, comme Nina ou la Folle par amour (1786), de (1767-1844), en y ajoutant parfois un accompagnement de guitare, ou ses propres romances.

À 15 ans, il propose en vain plusieurs œuvres à des éditeurs parisiens.

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Médecin ou musicien?

En 1821, après avoir obtenu son baccalauréat à Grenoble, capitale de l’Isère, il entre à l’école de médecine de Paris, en suivant l’orientation paternelle.

Mais il passe une partie de son temps à lire et à copier des œuvres musicales à la Bibliothèque du Conservatoire. Il est introduit an 1822 auprès du compositeur Jean-François Lesueur (1760-1837).

Il écrit sa première œuvre pour grand orchestre, la cantate Le cheval arabe (perdu) et six romances qui sont publiées. En 1823, il compose un opéra sur Estelle et Némorin de l’auteur et romancier Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794), d’après des écrits qui avaient enchanté son enfance, et un oratorio latin, Le passage de la mer Rouge.

Hector Berlioz a définitivement opté pour la musique.

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Selon musicologie.org: «Il abandonne ses études de médecine, et entre en conflit avec ses parents qui lui coupent partiellement les subsides. Il survit grâce à l’amitié de ses amis, de quelques élèves. Il est quelque temps chanteur dans le chœur du Théâtre des nouveautés, et écrit des articles occasionnels pour les journaux, ce qui sera par la suite la source essentielle de ses revenus.»

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Un échec qui en fait un grand compositeur

En 1824, il compose la Messe solennelle pour l’église Saint-Roch, dont la création est un échec, mais en juillet 1825, la même représentation confirme Berlioz à être, selon une expression célèbre, non pas «un docteur de pharmacie, mais un grand compositeur».

En 1826, Berlioz entre au Conservatoire dans la classe du compositeur Jean-François Lesueur et dans celle d’Anton Reicha qui enseigne contrepoint et fugue. En 1827, Berlioz compose la Mort d’Orphée, une cantate déclarée d’abord injouable qui sera exécutée l’année suivante.

1827

L’année 1827 est importante pour Berlioz: avec la représentation d’Hamlet au théâtre de l’Odéon à Paris. Il découvre à la fois Shakespeare et l’actrice Harriet Smithson, qui lui donnent des idées d’arguments, un modèle d’héroïne et l’objet d’un grand amour.

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Désormais, sa carrière est pour lui bien déterminée. Il compose différentes œuvres, bien ou mal reçues. Son nom est maintenant connu comme celui d’un compositeur même officiel, sinon hors-norme.

Il décède le 8 mars 1869 à Paris et il est inhumé au cimetière de Montmartre.

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L’histoire d’amour entre Berlioz et Harriet Smithson.

Ses œuvres

Ses oeuvres sont considérables et leur liste serait longue. On peut citer les plus communes et les classer, même si Berlioz ne suit pas toujours les catégories classiques, de la manière suivante:

• Musique symphonique: six titres dont la Symphonie fantastique,1830.

• Musique lyrique: 5 titres dont La damnation de Faust, 1845.

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• Musique chorale et vocale: une dizaine de titres dont Le Chant des chemins de fer, 1846.

• Mélodies, un grand nombre, dont La Dépit de la bergère.

Malgré tous

«Je jurai, en sortant de l’Opéra, que, malgré père mère, oncles, tantes, grands-parents et amis, je serais musicien.» – Mémoires, 1870

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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