Avec sa nouvelle exposition, Merveilles et mirages de l’orientalisme: de l’Espagne au Maroc, Benjamin-Constant en son temps, ce sont bien des mirages et autres éblouissements qui, dans les salles du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), apparaissent devant les yeux des visiteurs étonnés, jusqu’au 31 mai, et ils seront certainement nombreux à profiter de cette rare occasion.
La directrice et conservatrice en chef du MBAM, Nathalie Bondil, explique ainsi le cadre de l’exposition: «À Montréal, entre mirages de la séduction et réalités masquées d’une république des colonies, l’exposition veut explorer, depuis l’Espagne mauresque jusqu’au Maroc chérifien, les stratagèmes iconographiques d’une peinture d’atelier autour d’une œuvre orientaliste majeure, jusqu’ici oubliée.»
Orientalisme
L’orientalisme n’est pas un mouvement artistique dans l’histoire de la peinture, mais bien plutôt un thème pictural qui, au XIXe siècle, a inspiré plusieurs artistes se rattachant à des écoles différentes, relevant aussi bien du romantisme que du classicisme.
«Ce sont les campagnes napoléoniennes en Égypte qui ont ouvert la voie à l’engouement occidental pour l’orient. L’idée que l’on s’en fait véhicule un imaginaire construit sur le mystère de cet autre monde que l’on souhaite merveilleux et luxueux. Les artistes sont séduits par cette culture nouvelle (à leurs yeux) et la racontent en peinture à l’aide de motifs inspirés de l’art arabe et de l’univers des Mille et une nuits.» (L’orientalisme, Histoire de l’art, Internet)
Eugène Delacroix (L’Express, 13 août 2013), de retour de ses voyages en Afrique du Nord et en Espagne, a tracé de nouvelles perspectives picturales avec des sujets inédits et des couleurs éclatantes. Avec lui, la peinture sort alors des sentiers battus. Et de nombreux peintres s’engouffrent dans ces avenues, où l’imaginaire tient autant de place que la réalité, sinon plus.