Ballet national: consécration d’Elena Lobsanova dans le rôle de Juliette

Roméo et Juliette au Ballet national du Canada jusqu'au 22 mars

Guillaume Côté et Elena Lobsanova dans le ballet Roméo et Juliette.
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Publié 13/03/2020 par Éric Sabourin

Il y a précisément 33 ans, j’écrivais dans L’Express de Toronto, sous le titre Le Ballet national du Canada connaît ses plus belles années, que Natalia Makarova (la plus grande ballerine de l’histoire de la danse avec la légendaire Margot Fonteyn) aux côtés de Fernando Bujones, nous avait offert dans ce même Roméo et Juliette rien de moins que le chef-d’oeuvre de la perfection.

Mercredi soir 11 mars 2020 à Toronto, à la première de ce même ballet perfectionné jusqu’au sublime avec le danseur étoile Guillaume Côté (Roméo) et la danseuse étoile Elena Lobsanova (Juliette), je reproduirais volontiers le même éloge et, pour la compagnie entière, ce qui signifie premiers ou seconds solistes et corps de ballet compris,  le même grand titre.

Guillaume Côté et Elena Lobsanova dans le ballet Roméo et Juliette.

Grande musique

Mieux encore, et fondamental, l’orchestre du Ballet national, dirigé sous main de grand maître par le directeur musical David Briskin, nous a donné la plus majestueuse expression à l’exigeante musique de Sergeï Prokofiev grâce au concours soigné de chaque pupitre de l’ensemble, mais surtout celui des vents (cuivres et bois) si fréquemment sollicités.

Majestueusement, une transcendance dans la performance dramatique du personnage de Juliette par Elena Lobsanova, selon la splendeur de la chorégraphie d’Alexei Ratmansky.

Au fil de toutes les figures de danse, les danseurs et danseuses du Ballet national ont tous excellé, vêtus des somptueux costumes de toutes les classes sociales ressuscitant la superbe Renaissance italienne.

Guillaume Côté

Guillaume Côté, étoile célébrissime de la danse, virevolte avec ses partenaires avec la grâce du coeur et l’envol du corps ailé: il n’a cessé de bercer et de porter jusqu’au ciel l’élégante Elena Lobsanova qui brillait de la légèreté de l’innocence d’une enfant de 13 ans.

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Jusqu’au duo d’amour et de mort, la perfection incarnée: sans relâche, les protagonistes sont entourés d’un Mercutio (Jack Bertinshaw) survolté d’énergie et d’exactitude rythmique, enfin tous les danseurs demeurant encadrés de décors quasiment opératiques en leur puissance évocatrice.

La profondeur du jeu dramatique étonne du début à la fin, jusqu’à en faire oublier l’atroce difficulté des pas de deux, de trois,  de quatre, de six et les festives danses paysannes euphoriques réglées au quart de tour avec l’exactitude des temps forts et des temps syncopés comme les rouages éprouvés des horloges suisses.

Guillaume Côté et Elena Lobsanova dans le ballet Roméo et Juliette.

Spectacle magnétisant

Le spectacle est plus que prenant ou époustouflant: il est magnétisant de minutie harmonieuse. Quarante ans de critique d’art me conseillent de vous confirmer que cette production offre aux Torontois le sommet de l’art de la danse classique.

Pour les 50 ans de carrière de la directrice Karen Kain, c’est tout simplement magistral et à revoir autant de fois qu’on le pourra sous toutes les distributions judicieuses offertes jusqu’au 22 mars, matinées et soirées confondues, toujours en cette irréprochable excellence de ces disciples des Muses. Carpe diem!

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