Il y a précisément 33 ans, j’écrivais dans L’Express de Toronto, sous le titre Le Ballet national du Canada connaît ses plus belles années, que Natalia Makarova (la plus grande ballerine de l’histoire de la danse avec la légendaire Margot Fonteyn) aux côtés de Fernando Bujones, nous avait offert dans ce même Roméo et Juliette rien de moins que le chef-d’oeuvre de la perfection.
Mercredi soir 11 mars 2020 à Toronto, à la première de ce même ballet perfectionné jusqu’au sublime avec le danseur étoile Guillaume Côté (Roméo) et la danseuse étoile Elena Lobsanova (Juliette), je reproduirais volontiers le même éloge et, pour la compagnie entière, ce qui signifie premiers ou seconds solistes et corps de ballet compris, le même grand titre.
Grande musique
Mieux encore, et fondamental, l’orchestre du Ballet national, dirigé sous main de grand maître par le directeur musical David Briskin, nous a donné la plus majestueuse expression à l’exigeante musique de Sergeï Prokofiev grâce au concours soigné de chaque pupitre de l’ensemble, mais surtout celui des vents (cuivres et bois) si fréquemment sollicités.
Majestueusement, une transcendance dans la performance dramatique du personnage de Juliette par Elena Lobsanova, selon la splendeur de la chorégraphie d’Alexei Ratmansky.
Au fil de toutes les figures de danse, les danseurs et danseuses du Ballet national ont tous excellé, vêtus des somptueux costumes de toutes les classes sociales ressuscitant la superbe Renaissance italienne.
Guillaume Côté
Guillaume Côté, étoile célébrissime de la danse, virevolte avec ses partenaires avec la grâce du coeur et l’envol du corps ailé: il n’a cessé de bercer et de porter jusqu’au ciel l’élégante Elena Lobsanova qui brillait de la légèreté de l’innocence d’une enfant de 13 ans.