L’histoire de l’art nous offre une mosaïque bigarrée, colorée et toujours diversifiée de mouvements artistiques qui s’opposent, se complètent, se marient dans le temps et dans les espaces géographiques du monde.
Parmi ces derniers, l’Allemagne tient un place de choix avec des mouvements artistiques qui ont marqué leur temps, et dont les livres pédagogiques des éditions Taschen nous offrent une synthèse aussi illustrative qu’historique. Die Brücke et Der Blaue Reiter en sont les derniers exemples.
Le Pont
En 1905, des artistes allemands expressionnistes se regroupent et forment à Dresde, une ville de Saxe, l’ensemble appelé Die Brücke (Le Pont). Le groupe compte d’abord quatre membres, des étudiants en architecture. Pour bien marquer leur orientation artistique «libertaire», ils s’installent dans un quartier ouvrier de la ville.
En effet, ils s’opposent aux conventions en vigueur qui, selon eux, limitent la liberté d’expression artistique. Ils préconisent de ne pas s’imposer de règles. «L’inspiration doit couler librement afin de donner l’immédiateté de l’expression selon les émotions et la conscience subjective de l’artiste, encourageant ainsi un dessin rapide, des couleurs vives, pures ou peu mélangées.»
Leurs œuvres révolutionnaires sont vertement critiquées par les milieux conservateurs, qui n’acceptent pas ce mépris de la forme, cette violence des couleurs qui se juxtaposent et s’affrontent, et offrent ainsi une image jugée dangereuse pour la jeunesse allemande. Cette forme d’art sera dénommée «art dégénéré» par le régime nazi.