En quelques mois, Aurélie Resch a publié un recueil de nouvelles, La dernière allumette, et un recueil de poésie, Cendres de lune. Dans ces deux ouvrages, elle s’intéresse tout particulièrement à l’exil et à la quête d’identité. Ses nombreux voyages semblent souvent devenir source d’inspiration.
La dernière allumette renferme une dizaine de nouvelles, dont cinq ont le mot «dernier» ou «dernière» dans le titre. Certains textes prennent parfois la forme d’une réflexion personnelle. C’est le cas de «La dernière séance» où la relation père-fille est abordée avec beaucoup de tendresse.
Comme Aurélie Resch voyage beaucoup, il ne faut pas être surpris de voir l’action se dérouler à des endroits comme Juarez ou New York. La nouvelle intitulée «La dernière minute» met en scène une New Yorkaise qui abuse «de caféine, de nicotine et d’anti-anxiolytiques» pour répondre aux aboiements de son chef de bureau. Cette nouvelle adopte le format classique en offrant un point de chute complètement inattendu.
Je ne sais pas si l’auteure a déjà gagné un forfait voyage au Mexique, mais toujours est-il qu’elle nous lance un «Bye Bye Toronto, me voy a Los Cabos!». Bien que l’endroit ressemble à un Club Med avec ses gentils organisateurs aux silhouettes musculeuses, le récit nous plonge loin des plages, plutôt dans une rue de Prague, dans un champ en Afrique, à Ground Zero et au Caire. Tout cela est rendu possible grâce à des photos, dont l’une a valu à la narratrice un voyage gratuit à Los Cabos.
«Dans les cordes» est une nouvelle où l’auteure se met dans la peau d’un boxeur qui ne connaît rien au milieu de la politique ou des arts. Il sait juste que le milieu du sport «est corrompu et pourri jusqu’à la moelle. Là où le fric coule à flot et peut être blanchi sans effort, [là où] il y a danger.»