Au doux son du dulcimer

Un Franco-Ontarien de Hearst est l'un des seuls Canadiens à jouer de ce vieil instrument

Marc Mathieu a craqué pour le dulcimer en 1994.
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Publié 28/09/2019 par Elsie Suréna

Marc Mathieu possède, à Hearst, une collection d’une douzaine de dulcimers, tous plus beaux les uns que les autres. C’est son instrument depuis des années. Il en joue sur scène, aussi bien dans la communauté qu’à l’international.

Le journal Le Nord l’a rencontré.

Le dulcimer est-il un instrument courant?

Non, le dulcimer n’est pas commun au Canada, contrairement aux États-Unis. J’ai commencé à jouer de la guitare à 11 ans, du banjo à 16 ans, mais en allant étudier à Toronto j’avais laissé tomber la musique pendant plusieurs années.

À l’hiver 1994, j’ai vu une dame jouer du dulcimer à la télévision et je me suis dit: «j’en veux un comme ça». Coïncidence, mes beaux-parents sont revenus de Floride avec un dépliant sur le dulcimer.

J’ai appelé un fabricant du Kansas. Trois mois après, le 25 avril 94, j’ai reçu mon premier dulcimer, et ça fait 25 ans maintenant que je joue. J’ai appris tout seul avec la méthode qui venait avec, et j’ai même construit quelques-uns aussi avec un kit vendu pour ça.

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Continuez-vous à jouer de la guitare et du banjo?

La guitare, moins. Le banjo, pas depuis dix ans. Je me concentre vraiment sur le dulcimer, je continue à apprendre à en jouer.

La première fois  que j’ai joué du dulcimer à Hearst, c’était en 1997, et les gens ont été émerveillés. Après, je croisais des personnes en ville et elles me demandaient: «c’est quoi cet instrument?»

Après, j’ai joué à l’Université pour des graduations, des récitals, et même des funérailles. J’ai aussi participé à beaucoup de festivals, dont un de deux semaines en Caroline du Nord, aux États-Unis.

Marc Mathieu possède une douzaine de dulcimers.

Pourquoi appelle-t-on cet instrument «dulcimer de montagne»?

Parce que c’est de là que ça vient: il a été développé dans les Appalaches dans les années 1800.

On l’utilisait à l’église parce que les immigrants irlandais et écossais de l’époque n’avaient pas d’orgue ou de piano. Donc ils ont inventé le dulcimer à trois cordes que certains appellent string bagpipe (cornemuse à cordes).

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Une travailleuse sociale du Kentucky, Jean Ritchie, l’a fait connaître vers 1940 au grand public de New York. Elle le jouait à l’ancienne, posé sur ses genoux ou sur une table, avec une plume de dinde et un petit bâton comme pick. Elle est morte en 2015, à l’âge de 92 ans.

Avec elle, les musiciens folks se sont vraiment intéressés au dulcimer et ça a décollé comme ça, fin 40 début 50.

C’est l’instrument le plus facile à jouer, plus facile même que le ukulélé. On peut jouer le dulcimer avec un seul doigt, si l’on veut.

Avez-vous pensé à l’enseigner?

Oui, surtout après que j’ai enseigné plusieurs fois aux États-Unis. J’ai développé ma propre façon de le jouer en adaptant des chansons canadiennes, comme Partons, la mer est belle.

Pendant un festival au Vermont, des gens ont été intéressés et m’ont posé des questions. L’année d’après, en Caroline du Nord, on m’a demandé d’enseigner le style «canadien», et j’ai accepté. Par la suite, au Minnesota et au Vermont aussi, mais pas encore au Canada.

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Je voulais faire venir des kits abordables en carton pour enseigner aux personnes intéressées, et ensuite leur apprendre à les construire. Je n’ai pas encore trouvé le temps pour ça.

Quels sont vos projets pour l’instant?

J’aimerais enregistrer un CD. Mon frère et moi, on a composé plusieurs musiques. Lui aussi joue de la guitare. En attendant, je veux continuer à jouer le dulcimer et développer de nouvelles techniques.

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