Mannequin depuis l’âge de 18 ans, Rachel Blais a décidé de se lever contre les errements de l’industrie de la mode. Alors qu’elle était au Japon en 2009, elle a rencontré deux réalisateurs de documentaires qui l’ont interviewée sur les méandres du monde de la mode.
Certainement surpris par le franc-parler de la demoiselle, ils lui ont demandé plus de détails sur ce métier que l’on croit connaître, mais dont les acteurs se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes. Girls Models, de David Redmon et Ashley Sabin, nous offre une plongée dans l’univers de la mode, où des jeunes filles très jeunes, comme Nadya 13 ans, sont repérées par des scouts comme Ashley Arbaugh pour finalement être envoyées faire des séries de castings dans des pays dont elles ne parlent pas la langue.
Attirées par les sommes d’argent qu’on leur propose, les familles laissent partir leur fille, mais le voyage ressemble rarement à ce qu’on leur a promis.
«L’industrie de la mode se ferme les yeux. J’ai accepté de m’ouvrir les yeux et le documentaire était une plate-forme pour en parler», explique Rachel Blais, Montréalaise de 26 ans, présente à Toronto pour la présentation de Girls Models à Hot Docs. On pourrait croire que la jeune femme crache dans la soupe de l’industrie qui la fait vivre, mais il n’en est rien. Sa connaissance de ce monde particulier nous apprend les subtilités des contrats, qui «peuvent être annulés par les agences, mais très difficilement par les mannequins».
Elle nous apprend qu’il existe des clauses qui obligent des mannequins qui n’ont même pas traversé l’adolescence à ne pas grossir d’un centimètre de tour de taille. «Si on obligeait les magazines et les agences à ne pas travailler avec des filles de moins de 18 ans, on ne leur demanderait pas de ne pas changer le corps qu’elles n’ont plus», lance Rachel Blais. Elle affirme qu’on lui a déjà proposé de faire des liposuccions avant même ses 20 ans.