Abuser d’un enfant, l’armer, le transformer en tueur… Existe-t-il quelque chose de plus barbare au monde? L’horreur que vivent les enfants soldats au quotidien et notre indifférence face à cette tragédie, c’est ce que raconte la pièce de Suzanne Lebeau, Le bruit des os qui craquent, mise en scène par John Van Burek, dont la première en anglais s’est déroulée mercredi dernier au Théâtre Passe-Muraille.
La pièce est jouée en anglais jusqu’à ce samedi 28 février, puis prend l’affiche en français du 1er au 7 mars.
«Si le fusil tue le corps de celui qui a peur, il tue aussi l’âme de celui qui le porte.» Le personnage principal, Elikia, une jeune fille de treize ans que rien ne semble pouvoir séparer de sa Kalachnikov, fuit un camp de rebelles aux côtés d’un petit garçon, nommé Joseph, au beau milieu de la nuit.
Dès le début de la pièce, le spectateur est plongé au cœur de l’action, ne pouvant décrocher son regard des deux enfants terrifiés, assoiffés et affamés, se nourrissant d’herbe et de sable, qui essaient désespérément de rejoindre un endroit où ils pourraient enfin être libres, et ce au péril de leur vie.
L’histoire d’Elikia et de Joseph, Suzanne Lebeau l’a d’abord écrite en réaction à un documentaire sur les enfants soldats diffusé sur Télé-Québec. Bouleversée par ce qu’elle voit, elle tente de recourir aux vertus cathartiques de l’écriture pour faire partager ses émotions. «Je ne pouvais plus vivre avec ces images», admet-elle.