Art canadien historique et contemporain

Au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa

James Wilson Morrice, Hiver, Montréal (La maison rose), v. 1905-1907, huile sur toile, 61,3 x 50 cm. Don de A.K. Prakash, Collection J.W. Morrice, 2015, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Photo: MBAC.
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Publié 06/11/2017 par Paul-François Sylvestre

Jusqu’au 18 mars 2018, le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), à Ottawa, présente deux grandes expositions: d’abord plus de 100 œuvres d’art actuel de quelque 50 artistes dans Biennale canadienne 2017, puis 49 œuvres de James Wilson Morrice, «une collection offerte par A. K. Prakash à la nation».

La Biennale canadienne 2017 est la quatrième édition du MBAC et comprend pour la première fois quelques œuvres internationales.

Elle couvre un large éventail de la production contemporaine – peintures, sculptures, photographies, dessins, estampes, vidéos et grandes installations aux techniques mixtes. Toutes ces œuvres ont été acquises par le Musée, par achat ou par don, entre avril 2014 et juin 2017.

Réflexion

Le principe derrière cette biennale veut que les artistes façonnent des mondes esthétiques pour susciter un dialogue sur des questions allant de l’intime au géopolitique et du passé au présent.

Ensemble, les œuvres en montre installent la riche trame d’une réflexion critique, politique, esthétique et matérielle, notamment dans des pièces telles que la fascinante jam-session afrobeat de six heures de Stan Douglas, Luanda-Kinshasa (2013) et les masques de performance du regretté artiste, activiste et chef héréditaire kwakwaka’wakw Beau Dick.

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Certaines œuvres canadiennes ont d’abord été présentées à l’extérieur du pays, par exemple l’immense installation sculpturale Canadassimo (Dépanneur) (2015) créée par le collectif d’artistes québécois BGL en 2015 lorsqu’il a représenté le Canada aux «Olympiques du milieu de l’art», la Biennale de Venise.

Morrice

Les 49 œuvres de James Wilson Morrice – une collection offerte par A.K. Prakash à la nation incluent 45 huiles et 4 aquarelles. Le don au MBAC a été fait en 2015 à l’occasion du 150e anniversaire de naissance de l’artiste et s’étale sur quatre décennies d’acquisitions par Prakash.

Selon le directeur général du MBAC, le Franco-Ontarien Marc Mayer, «James Wilson Morrice (1865-1924) est une figure centrale de l’art canadien et M. Prakash est un des rares collectionneurs d’art canadien historique dans ce pays, qui a rassemblé un corpus d’œuvres aussi important d’un même artiste.»

Les œuvres sont présentées en ordre chronologique et retracent les endroits de prédilection de l’artiste pour peindre. Des photographies rehaussent et mettent en contexte la collection. On y retrouve également des documents d’archives tels que des cartes postales d’époque montrant certains des lieux et sujets préférés de Morrice de même que des catalogues d’exposition et des journaux historiques.

Pochades

Véritable pionnier d’une couleur libérée et éclatante, Morrice est connu pour la délicatesse de son trait de peinture sur des tableaux de petite taille, appelés pochades. Né à Montréal, il s’est installé à Paris en 1890, puis a rayonné en Bretagne, en Normandie, en Italie, en Afrique du Nord et dans les Caraïbes.

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Dans les tableaux que Morrice exécute au cours de ses destinations, il propose une représentation théâtrale des turbulences de la vie moderne dont il est témoin dans les marchés, les cafés et les parcs.

Durant la période des fêtes, il séjourne souvent dans son pays natal, où il peint des scènes d’hiver mémorables de Montréal, de Québec et de la Côte-de-Beaupré. En février 1918, Morrice se rend au front à titre d’artiste de guerre canadien pour immortaliser l’avancée de nos troupes.

Selon la commissaire de l’exposition, Katerina Atanassova, «plutôt que d’adhérer à un seul ensemble de conventions artistiques, l’art de Morrice s’est développé en une esthétique personnelle nourrie par diverses influences et expériences. Son évolution artistique l’a conduit vers une peinture urbaine moderniste, qui se distingue par une prodigieuse innovation, tant au Canada que sur la scène internationale.»

Angela Marston, Hochet de guérison : eau, 2010, cèdre jaune, peinture acrylique, incrustation d'ormeaux, écorces de cèdre rouge, écorces de cèdre jaune, asphodèle tenace, raphia, teinture, cailloux blancs, perles et cristaux de Tzhoulem. Don de la Salish Weave Collection de George et Christiane Smyth, Victoria, 2016, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, © Angela Marston, Photo: MBAC.
Angela Marston, Hochet de guérison : eau, 2010, cèdre jaune, peinture acrylique, incrustation d’ormeaux, écorces de cèdre rouge, écorces de cèdre jaune, asphodèle tenace, raphia, teinture, cailloux blancs, perles et cristaux de Tzhoulem. Don de la Salish Weave Collection de George et Christiane Smyth, Victoria, 2016, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, © Angela Marston, Photo: MBAC.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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