Approche diversifiée des métiers d’art au Québec

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Publié 02/02/2016 par Paul-François Sylvestre

Artisanaux, industriels, environnementaux ou artistiques, les métiers d’arts marquent la culture québécoise. Loin d’être passéistes, ils sont constamment en évolution, comme en fait foi l’exposition Mutations – Les métiers d’art au Québec depuis 1930, en montre au Musée de l’Amérique francophone, à Québec, jusqu’à la fin de 2017.

L’exposition nous fait prendre conscience de l’impact des artistes et artisans québécois, qui, suivant les grandes traditions du travail du bois, de la céramique, des textiles et du métal, continuent à innover et à créer des pièces tantôt uniques tantôt en série.

Dans la section qui traite de l’approche artisanale, on reconnaît des sculptures de bois de Jean-Julien Bourgault datant des années 1940, des émaux sur cuivre du célèbre duo des années 1970 Passillié-Sylvestre et des bijoux de Georges Delrue.

Cette approche de création faite à la main, souvent à la limite de l’œuvre d’art et de l’objet utilitaire, est toujours prisée par les artistes actuels.

L’approche industrielle présente des objets fonctionnels de moyenne ou grande série. Ce secteur du design s’est développé dans les années 1950 et 1960. L’entreprise-école Céramique de Beauce, représentée par l’ensemble de vaisselle Perdrix des neiges en est un bel exemple.

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La troisième zone met en valeur les pratiques associées à ce qui nous entoure; il s’agit de l’approche environnementale: design d’intérieur, architecture, restauration de bâtiments patrimoniaux, etc. Fondée en 1935, l’École du meuble de Montréal jouera un rôle fondamental dans cette approche.

Les métiers d’art actuels s’inscrivent dans une approche artistique à la fois ancrée dans les beaux-arts, les arts décoratifs et l’art moderne. Les artistes en métiers d’art qui adoptent l’approche artistique créent des objets à fonction symbolique.

Les œuvres de Carole Baillargeon et Barbara Wisnovski sont empreintes de cette symbolique. De la première, on peut admirer Robe souvenirs, une œuvre composée du noir du deuil (de son père), du savoir-faire traditionnel et d’un mode d’accrochage utilisé par les bûcherons.

Quant à Barbara Wisnovski, son Ruisseau est un hommage à ses ancêtres ukrainiens qui faisaient rouir le lin dans un ruisseau. Selon la légende familiale, cette étape de transformation du lin aurait joué un rôle dans la décision de son aïeule d’émigrer au Canada.

L’exposition Mutations se termine par une œuvre audacieuse d’Ito Laïla Le François intitulée Caller le caribou.

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Cette sculpture assemble du cèdre de 220 ans, du verre soufflé, du verre massif, de la fourrure d’ours et de l’acier. Elle est précurseure des nouvelles tendances au sein des métiers d’art qui demeurent en constantes mutations.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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