Grande, fine, dynamique à l’allure de meneuse, Annie Gaudreault a le profil parfait de la sportive. Depuis l’année dernière elle est l’entraîneuse en chef des JeansMarines, un organisme créé à Toronto il y a 5 ans par la docteure Jean Moreno qui encourage les femmes à être actives et à courir un marathon.
Née au Québec, Annie passe toute son enfance dans une petite banlieue de Montréal. Ce n’est qu’en 1993 à la fin de ses études universitaires qu’elle débarque à Toronto pour travailler dans une entreprise de design. «Je voulais découvrir d’autres cultures et améliorer mon anglais mais mon rêve était d’aller aux États-Unis.»
Sa première année dans la Ville-Reine se révèle assez difficile, la jeune Montréalaise a beaucoup de mal à s’adapter à la culture de la région qu’elle trouve très différente de la sienne. Puis un nouveau travail et de nouvelles relations l’aident à avoir un regard plus positif sur la ville. C’est donc naturellement qu’elle décide de revenir habiter à Toronto après avoir vécu un an à Boston. Elle décide alors de créer sa propre entreprise de branding-design qui conçoit des images de marques, emballages alimentaires et sites web. «Toronto regroupe beaucoup de clients potentiels et de talents.»
Annie devient membre des JeansMarines en 2004 et court son premier marathon la même année. «JeansMarines m’a permis de rencontrer beaucoup de gens et cela m’a aussi beaucoup aidé à m’adapter à mon nouveau mode de vie, plus stressant qu’au Québec.» L’organisme qui donne la chance à certains de ses membres de devenir entraîneur à leur tour, remarque vite sa motivation ainsi que son implication.
Elle est donc recrutée en 2005 comme co-entraîneure puis devient entraîneure en chef l’année suivante. En plus d’entraîner un groupe de femmes en endurance, Annie doit créer des programmes adaptés à la clientèle. La plupart sont des femmes ordinaires qui ont eu des enfants et qui n’ont jamais fait d’exercice. «Il y a un besoin réel pour ce genre d’organisme aujourd’hui. Avec les pressions sociales concernant l’apparence physique, les femmes veulent s’occuper de leur santé dans un contexte qui répond à leurs besoins.»