J’ai vu et entendu pour la première fois la violoniste Anne-Sophie Mutter, il y a deux ans, au Roy Thomson Hall, alors qu’elle accompagnait l’orchestre symphonique de Toronto, sous la direction de Michael Francis. Elle avait joué le célèbre Concerto n ° 2 pour violon et orchestre à cordes, de JS Bach, le sombre et intense Tempus Praesens, écrit pour elle en 2007 par la compositrice russe Sofia Gubaidulina, ainsi que la Cinquième Symphonie de Beethoven. Et je suis restée éblouie…et totalement subjuguée.
Anne-Sophie Mutter est une femme longiligne, belle, qui captive l’auditoire par sa virtuosité, sa sensibilité, son intelligence, et qui est saluée depuis plus de trois décennies comme la reine incontestée du violon.
Si la violoniste excelle dans le répertoire classique et romantique (musique de chambre et œuvres orchestrales), elle est remarquable dans le répertoire contemporain, notamment dans ses enregistrements des œuvres de Moret, Rhim, Lutoslawsk et Penderecki, dont elle fut la dédicataire et qui sont aujourd’hui ses amis.
Née le 29 juin 1963 dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne, Anne-Sophie Mutter découvre le violon à l’âge de cinq ans, et se révèle très vite une prodigieuse interprète. À deux reprises, à 7 et à 11 ans elle remporte le concours musical organisé annuellement à l’intention des jeunes musiciens allemands, dans toute la république fédérale d’Allemagne.
Quelques années plus tard, à l’âge de 14 ans, Herbert Von Karajan l’entend pour la première fois lors d’un concert à Lucerne (Suisse) et dès lors, elle devient sa protégée.