Anecdotes chinoises et impressions personnelles

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Publié 07/10/2008 par Paul-François Sylvestre

Mon récent séjour en Chine m’a permis de visiter des sites historiques qui sont des «must» pour tout touriste qui s’aventure dans ce coin du globe. Je pense évidemment à des endroits tels que la Cité interdite, la Grande Muraille, l’armée souterraine de Qin Shihuang à Xi’an et Victoria Peak à Hong Kong. Ces sites sont bien connus et on peut en apprendre beaucoup à leur sujet en naviguant sur Internet. Je vous propose plutôt de partager, ici, quelques anecdotes et impressions personnelles.

J’ai fait le voyage avec un ami chinois qui parle un dialecte peu courant dans l’est du pays. Nous avons donc opté pour un voyage organisé, avec guide anglophone. Comme nous étions les seuls à faire partie du «Comprehensive China Tour», nous avons eu droit à guides et chauffeurs personnels pendant deux semaines. C’est la première fois que je voyageais sous cette formule et j’ai été surpris d’apprendre que mon guide changeait à chaque ville: Pékin, Xi’an, Guilin, Shanghai, Yangzhou, Suzhou, Wuxi, Nanjing, Wuzhen et Hangzhou.

Ce «Comprehensive Tour» incluait tous les repas et des hôtels quatre étoiles. On m’avait prévenu que les petits-déjeuners étaient copieux et de style américain. On nous servait, en effet, des œufs, du bacon, des saucisses, du jambon, des rôtis, des croissants, des céréales et du yogourt. Il y avait aussi tout un menu chinois: riz, légumes, porc, nouilles, etc.

Les hôtels, souvent luxueux, offraient du shampoing, une bouteille d’eau, une brosse à dent, de la pâte dentifrice, un rasoir, de la crème à barbe, un peigne, des cure-oreilles et, parfois, un pyjama et une robe de chambre. Un hôtel a même offert un parapluie, une brosse à vêtement et un chausse-pied. Le mini bar était toujours bien garni. Plusieurs hôtels s’élevaient sur une vingtaine d’étages et le 13e y figurait toujours. En Chine, c’est le 4e étage qu’on élimine car le chiffre 4 signifie la mort.

À l’heure d’Internet et des messages électroniques, je figure encore parmi les rares touristes qui envoient des cartes postales. Mon premier arrêt dans un pays est le bureau de poste. Heureuse coïncidence, il se trouvait directement en face de mon hôtel à Pékin. J’ai aussitôt acheté vingt timbres de 4,5 yuans (75 sous) et je me suis mis à la recherche de cartes postales. À ma grande surprise, j’ai découvert qu’on ne peut les acheter qu’en paquet de 10 pour 20 yuans (3,50 $).

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À Pékin et dans certaines autres villes, j’ai remarqué qu’on vendait des grandes marques d’alcool dans de petites échoppes, à des prix dérisoirement bas. De la contrefaçon, me suis-je dit. Mais que le produit soit original ou non, il faut marchander. Mon ami a réussi à acheter 7 chemises pour moins de 200 yuans (30 $). Lorsque j’ai visité l’armée souterraine à Xi’an, une vendeuse a tenté de m’offrir un album souvenir de 125 pages à 150 yuans (25 $). Je lui ai répondu que je lisais des livres en français. Qu’à cela ne tienne, elle m’a immédiatement présenté le même album en français. J’ai marchandé et je l’ai obtenu pour 30 yuans (5 $). À noter que toutes les coupures de yuans arborent le portrait de Mao.

Comme plusieurs voyages organisés, mon Comprehensive China Tour incluait des visites d’ateliers ou de manufactures: jade, soie, perles, thé. On passe toujours très vite sur le côté production pour nous conduire à la salle de vente. Les vendeuses sont souvent agressives. Dans la boutique de perles, j’ai indiqué que je voulais seulement un pendentif. J’ai précisé le prix souhaité, j’ai choisi et j’ai payé.

Comme mon ami et moi étions les seuls à visiter l’endroit à ce moment-là, la vendeuse m’a poursuivi d’un comptoir à l’autre. Je lui ai clairement dit que je voulais tout simplement regarder. Fatigué d’être harcelé, j’ai rejoint mon ami, la guide et le chauffeur. La vendeuse m’a suivi pour tenter encore sa chance. J’ai prié la guide de la faire déguerpir, non sans lui lancer un retentissant «Get lost!»

Presque tous les repas du midi et du soir étaient pris dans des restaurants. On servait des mets chinois, mais j’ai appris qu’il s’agissait de repas chinois… à l’occidental. Le plus déroutant dans ces repas, c’est qu’ils nous étaient servis dans de petits salons privés. Mon ami et moi mangions seuls dans une pièce fermée, avec une serveuse qui nous observait pour nous apporter, au besoin, d’autre thé.

Je sais que cette manière de faire est un signe de respect, voire de très bonne considération. Mais après une semaine de traitement royal, j’ai demandé d’être servi dans la salle à manger régulière, avec le monde ordinaire. Parlant de bouffe, je vous signale que tous les repas – matin, midi, soir – incluaient le même dessert: du melon d’eau.

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Lors de certaines visites dans un musée ou lors d’excursions en bateau, il est arrivé que je sois parfois le seul blanc. De plus, les touristes noirs constituaient toujours une exception. Et nous avons vu seulement deux personnes en fauteuil roulant, aucune avec une marchette.

À mes deux semaines en Chine, j’ai ajouté deux jours à Hong Kong. On m’a appris que le nom de cette île signifie «fragrant harbour» ou port parfumé. L’endroit s’étend sur 464 milles carrés et compte sept millions d’habitants. Bien que faisant partie de la Chine depuis 1999, Hong Kong a sa propre monnaie et son propre visa pour encore 40 ans. Les voitures, les cigarettes et l’alcool sont lourdement taxés (150% dans le cas des voitures). Le retour Hong Kong – Toronto s’est fait sans escale avec Air Canada. Ce vol de 15 heures avait un petit problème technique: pas de films et de musique. Heureusement que j’avais un roman, des mots croisés, des petits quiz et beaucoup de vin français. (Claude Val – Vendanges 2007, Pays d’Oc).

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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