De Tchékhov, on connaît surtout les nouvelles. Mais il y a une dizaine d’années, Guy Migneault montait, au Théâtre français de Toronto, Quatre farces russes en un acte traduites en français par Anne Nenarokoff-Van Burek.
Cet été, on peut voir deux d’entre elles, dans une adaptation de Morwyn Brebner, à l’heure du déjeuner, au théâtre Court House. Mais sa version s’éloigne sensiblement de l’originale. Elle est du deuxième millénaire avec toutes ses vulgarités qui étaient impensables au XIXe siècle. Et c’est ce qui m’a mis un peu mal à l’aise à cause surtout des décors de William Schmuck qui rappellent la Russie de la fin du XIXe siècle.
The Bear
Cette première farce met en scène Grigory (Blair Williams), le prétendant mal léché, soit l’Ours du titre, à la fois timide et colérique. Lui tient tête Elena (Diana Donnelly) qui s’emporte, tout en voulant garder la retenue qui sied aux jeunes veuves de bonnes familles.C’est un feu qui couve, une flamme qui s’élève, une fumée qui retombe sur ses cendres.
On ne peut franchement pas croire que le mariage qu’ils contemplent pourra mener au bonheur. Mais, comme il s’agit d’une farce, on se détache assez facilement des personnages et on pense aussitôt à autre chose.