La semaine dernière, derrière les vitraux du Roy Thomson Hall qui abrite l’Orchestre symphonique de Toronto (OST), Alain Trudel a conduit, du 30 octobre au 2 novembre, avec ardeur et dextérité un concert de Mendelssohn et Haydn. De sa baguette, le son acoustique qui envahissait l’amphithéâtre tendait sensiblement sur la corde émotive des spectateurs. Il a ravi son public en présentant en introduction sa toute dernière composition Rhéa. Une oeuvre qu’Alain a écrite en hommage à Alexandra Alexander, une bénévole à l’OST.
«Avant d’écrire Rhéa, j’ai voulu rencontrer cette dame qui œuvre depuis 40 ans au sein de l’OST et dont tout le monde me parlait», déclare M. Trudel. Et le voilà face à une femme débordante de vitalité. Une énergie qu’il voudra reproduire au son de tambours et de timbales.
«J’ai voulu créer un effet de spatialisation. J’ai donc placé des trompettes au fond de la salle, et dans laquelle le son se promenait et donnait ainsi un effet de procession avant de rejoindre les timbales sur la scène», décrit M. Trudel. Rhéa fut jouée pour la première fois à North Bay, en septembre dernier, lors d’une tournée de l’OST au Nord de l’Ontario. «Les gens ont adoré ce son qui venait de partout! C’est comme au cinéma et dans la vie. Si on y pense, le son n’est pas unidirectionnel», ajoute-t-il.
Mais lors de ces quatre jours de concert, la grande vedette était le grand violoniste invité, Jacques Israelievitch. Cet homme a joué un concerto de la symphonie # 50 d’Haydn. Son jeu était d’une qualité technique et d’une intensité émotionnelle rarement réunies en un seul musicien. Il était en une telle communion avec son instrument qu’on aurait pu presque croire que son violon prolongeait son épaule.