Air Canada poursuivi pour 20M$ après in incident au-dessus de l’Atlantique

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Publié 08/05/2012 par Colin Perkel (La Presse Canadienne)

à 17h45 HAE, le 7 mai 2012.

TORONTO – Une demande de recours collectif de 20 millions $ a été déposée contre Air Canada après un incident au cours duquel un pilote soudainement désorienté a provoqué le brusque plongeon d’un Boeing 767 au-dessus de l’Atlantique.

Une copie de la requête obtenue par La Presse Canadienne indique que les passagers réclament ce montant pour dommages et dommages exemplaires.

Au coeur du litige: ce que la poursuite qualifie de «dissimulation» de la part d’Air Canada, qui a d’abord soutenu que l’accident avait été causé par des intempéries plutôt que par une erreur de pilotage.

Seize passagers à bord du vol 878 entre Toronto et Zurich avaient été blessés lors de cet incident qui a eu lieu en janvier 2011.

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«Les passagers sont fâchés, car il semble qu’Air Canada leur ait menti», a lancé l’avocate Darcy Merkur. «On leur avait dit qu’il y avait eu de la turbulence, alors que ce n’était pas du tout le cas.»

La demande de recours collectif, déposée à la Cour supérieure de l’Ontario, avance qu’Air Canada a «activement caché la vraie raison de cet épisode terrifiant». On reproche aussi au transporteur de ne pas avoir identifié la fatigue chez certains membres d’équipage, et d’avoir insisté auprès de passagers pour qu’ils signent une renonciation d’indemnités sans leur dire ce qui s’était réellement produit.

Aucune de ces allégations n’a été débattue en cour, et la demande de recours collectif n’a pas encore été acceptée par le tribunal.

Le porte-parole d’Air Canada, Peter Fitzpatrick, a indiqué que le transporteur juge la poursuite non fondée, et qu’il se défendra en conséquence.

C’est seulement le mois dernier qu’un rapport du Bureau de la sécurité des transports du Canada a révélé que le copilote du vol 878, quand il s’est réveillé d’une sieste, a faussement conclu que son appareil était sur le point d’entrer en collision avec un autre avion.

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Le copilote prenait sa sieste prévue par les directives établies — une façon courante de combattre la fatigue chez les membres d’équipage — lorsqu’il a été réveillé par le compte rendu de position du commandant de bord.

Au même moment, un Boeing C-17 de l’armée américaine arrivait en sens inverse, mais 300 mètres plus bas. L’approche de l’autre avion a déclenché une alerte dans le poste de pilotage et le commandant en a avisé son coéquipier.

Confus et désorienté, le copilote a d’abord confondu la planète Vénus avec le C-17. Puis, quand il a finalement repéré l’autre avion, il a cru qu’il fonçait droit sur eux.

Afin d’éviter ce qu’il pensait être une collision imminente, le copilote a neutralisé le pilote automatique en appuyant fortement sur le manche de commande, forçant ainsi l’appareil à plonger.

Des passagers dont la ceinture n’était pas bouclée ont alors été projetés dans tous les sens. En 46 secondes, l’avion a effectué un plongeon de 120 mètres, avant de remonter de 240 mètres. L’appareil a ensuite été stabilisé par le commandant.

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Parmi les 103 personnes qui se trouvaient à bord, 14 passagers et deux agents de bord ont souffert d’ecchymoses et de coupures à la suite de la descente et de la remontée abruptes. Sept d’entre eux ont été traités dans un hôpital de Zurich à leur arrivée trois heures plus tard.

Linda Jaragina-Sahoo, une passagère de Banff, en Alberta, a indiqué lundi qu’elle était «très fâchée» qu’Air Canada ne lui ait pas expliqué la cause véritable de l’incident. Celle qui était alors enceinte a reçu 3500 $ pour rembourser les frais médicaux et compenser pour les journées de travail qu’elle a dû manquer.

«Ça fait 15 mois que cette compagnie aérienne me ment», a-t-elle déclaré. «Je n’aurais certainement pas accepté le montant qui m’a été offert si j’avais su que l’erreur avait été commise par le pilote, et non par les conditions météorologiques.»

Mme Jaragina-Sahoo, qui a désormais peur de prendre l’avion, a expliqué que le vol se déroulait dans le calme jusqu’au moment de l’incident, qu’elle qualifie de l’événement le plus effrayant de sa vie.

«Toutes les personnes qui n’étaient pas attachées ont été violemment propulsées dans les airs, puis au sol», s’est-elle rappelée.

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Parmi les personnes blessées, aucune ne portait sa ceinture de sécurité, bien que la consigne lumineuse avait été allumée 40 minutes avant l’incident, car l’équipage craignait des zones de turbulence.

L’avocate Merkur a précisé qu’aucune annonce n’avait été faite lorsque les voyants lumineux ont été allumés.

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