ADOPT – IA Lab veut encadrer l’intelligence artificielle en milieu scolaire

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Développé avec l'Université de l'Ontario français, ADOPT – IA Lab veut accompagner les enseignants dans leur utilisation de l'intelligence artificielle. Photo: iStock.com/gorodenkoff
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Publié 27/08/2025 par Soufiane Chakkouche

Accompagner, diffuser, outiller, partager et transformer les milieux scolaires avec l’intelligence artificielle (IA), c’est ce qui se cache derrière l’acronyme ADOPT – IA Lab, soutenu par l’Université de l’Ontario français (UOF) grâce au fonds de recherche du corps professoral. Il est question d’un laboratoire de recherche destiné à l’étude d’une adoption optimale de l’usage de l’intelligence artificielle générative (IAG).

C’est lors d’une rencontre virtuelle organisée le 25 août, qui a réuni plus de 70 enseignants, chercheurs, conseillers pédagogiques, étudiants ou simples curieux en matière d’intelligence artificielle en éducation, qu’ADOPT – IA Lab a levé le voile sur le contenu de son site internet. Objectif déclaré: accompagner les membres du secteur éducatif franco-ontarien dans l’élémentaire et le secondaire à l’utilisation de l’IAG.

«À travers ce laboratoire, nous voulons répondre à plusieurs priorités urgentes auxquelles font face les écoles élémentaires et secondaires de langue française en Ontario», déclare Alice Fomen, professeure adjointe à l’UOF et spécialiste en technologies éducatives.

L’Ontario à la traîne

Il faut dire que le sujet vaut son pesant d’or en Ontario. En effet, selon cette spécialiste, la province enregistre un grand retard dans le domaine.

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Alice Fomen.

«En comparant avec le cadre qu’offre le ministère de l’Éducation québécois, on se rend compte du retard que l’Ontario connaît dans ce domaine. Certes, il existe plusieurs outils pour baliser l’usage des IA, mais il n’y a pas encore de cadres qui permettent de voir comment l’enseignant peut développer ses compétences numériques en lien avec les IAG. C’est pour cela qu’on veut participer à la création de ce type de cadres.»

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Des ressources fiables

Mais qu’on ne s’y méprenne pas! Le site internet présenté lors de cette rencontre – désormais ouvert à l’usage public – n’est pas dédié à la création d’outils IA, mais à leur centralisation, avec des critères adaptés à la communauté éducative francophone.

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Brice William Nzenti.

Comme l’explique Brice William Nzenti, professeur en Sciences de l’éducation, spécialiste en technologies éducatives et bénévole au sein du projet ADOPT – IA Lab, «Notre objectif n’était pas de compiler une simple liste, mais de proposer à la communauté éducative des ressources fiables qui s’aligneraient sur différents besoins pédagogiques à l’élémentaire et au secondaire.»

Parmi les critères qui ont motivé le choix de ces outils figurent l’accessibilité gratuite, la diversité fonctionnelle ou encore la capacité de ces instruments à développer l’esprit d’analyse et la pensée critique, pour ne citer que ceux-là.

On IA pensé

L’autre initiative d’ADOPT – IA Lab est subtilement intitulée «IA avez-vous pensé?». Il s’agit d’un espace public de réflexion, de dialogue et de formation continue axé sur l’usage et les enjeux éthiques liés à l’intégration de l’IAG en milieu scolaire franco-ontarien.

Concrètement, il est question d’une série de webinaires mensuels débutant en octobre prochain, qui braquerait le projecteur sur des retours d’expériences provenant d’acteurs du secteur de l’éducation ou du monde de la recherche. On veut partager des expériences, présenter des stratégies ou faire découvrir de nouveaux outils.

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L’enseignant humain remplacé?

Quant à la question que tout le monde se pose dans l’intimité de sa boîte crânienne, à savoir si l’IA remplacerait l’être humain enseignant: à en croire le professeur Jafar Hussain, spécialiste en éducation multilinguistique, nulle préoccupation à avoir de ce côté-là.

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Jafar Hussain.

«Soyons clairs, l’intelligence artificielle ne va pas remplacer l’enseignant. Elle va l’appuyer en l’aidant à répondre aux besoins des apprenants plurilingues, à concevoir des expériences d’apprentissage multimodales, et donc à bâtir une école plus équitable. Dans ce cas, l’IA devient un levier d’inclusion.»

Toutefois, il faut garder en tête que l’IA peut encourager l’élève ou l’étudiant à devenir partisan du moindre effort, d’où la nécessité d’un encadrement solide.

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