À nous le podium: la science s’invite aux Jeux olympiques

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Publié 17/02/2010 par Danny Raymond (Agence Science-Presse)

À Vancouver, plusieurs spécialistes seront assis nerveusement sur les lignes de côté, soit à doser les suppléments alimentaires avant et après les compétitions ou à mesurer l’effet aérodynamique de la nouvelle combinaison des patineurs de vitesse. Plein feu sur les éminences grises de la science sportive.

Depuis 2006, les plus grands scientifiques du pays travaillent dans le plus grand secret au programme À nous le podium, un projet auquel participent plus de 17 universités et centres de recherches. Le gouvernement du Canada et des partenaires privés ont investi 117 millions $ dans l’aventure. Une première dans l’histoire d’un pays hôte, question d’éviter un autre record canadien, celui de n’avoir jamais remporté de médailles d’or quand il accueillait les Jeux olympiques chez lui.

Boisson énergisante olympique

Benoît Lamarche fait partie de cette équipe d’élite discrète. Il est professeur titulaire au département des Sciences des aliments et de nutrition à l’Université Laval. C’est surtout l’homme derrière le programme nutritionnel de l’équipe canadienne de patinage de vitesse longue piste.

Avec d’autres collègues, M. Lamarche a créé de nouveaux suppléments alimentaires pour améliorer la performance physique et faciliter la récupération. « Nous voulions inventer des produits jusqu’ici inexistants, explique-t-il. Les athlètes pourront boire une boisson liquide pour augmenter leur vitesse et leur performance. Nous avons aussi conçu une boisson dont les ingrédients améliorent le fonctionnement musculaire, renouvellent rapidement les réserves de glucides et maximisent l’effet physiologique. » Un produit semblable aux boissons sportives qui aident à la récupération après effort.

Combinaisons aérodynamiques

Guy Larose soumet les patineurs de vitesse au test de la soufflerie, une machine habituellement destinée à tester l’aérodynamisme des aéronefs. Dans son laboratoire du Conseil national de recherche du Canada, à Ottawa, les vents soufflent à 400 km/h. « Les expériences sont cruciales pour savoir comment le vent circule autour de l’athlète. Ces conditions extrêmes aident les patineurs, les surfeurs des neiges, l’équipe de skeleton, ski acrobatique, luge et bien d’autres à adapter leur posture et à réduire la résistance à l’air. »

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Les combinaisons de courses font aussi partie de l’équation gagnante, explique le spécialiste. Le fabricant de vêtements sportifs Descente a redessiné les combinaisons des patineurs pour éliminer les frictions notamment entre les jambes. À ce niveau de performance, rajoute Guy Larose, les quelques centièmes de secondes retranchées au chronomètre peuvent mener au podium.

Sauver la face du Canada

Jamais deux sans trois. Or, c’est justement ce que veut éviter le Canada à ces jeux. Zéro médaille d’or aux olympiades d’été de Montréal, en 1976. Zéro médaille d’or aux jeux d’hiver de Calgary, en 1988. Cette année, le programme À nous le podium ne vise rien de moins que la palme des médailles d’or. Pour les jeux paralympiques, le Canada souhaite arriver troisième au tableau des médailles. Le gouvernement y a mis le paquet depuis 2005, parce qu’il souhaite faire oublier nos performances passées, explique Benoît Lamarche.

L’occasion ou jamais de mesurer le slogan officiel des Jeux de Vancouver: des plus brillants exploits.

www.sciencepresse.qc.ca

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