New York refleurira. Le nouveau plan écologique de Michael Bloomberg, maire depuis 2001, propose de donner une nouvelle couleur à la capitale du monde: le vert, avant que la ville n’étouffe et que les touristes ne voient rouge. Dans son sillon les entreprises du cœur financier de la planète se mettent au vert et l’affichent sur écran géant. La course aux consommateurs raisonnés dégénère alors et montre son vrai visage. L’histoire d’un printemps à New York, qui commence par une tulipe et finit par un gratte-ciel, le temps d’une floraison à l’étrange odeur de dollar.
Il est 6h15 du matin dans le terminal de bus de Manhattan. Un car torontois se gare dans les sous-sol de la ville de l’argent roi, devant le sommeil à même le sol d’un homme emmitouflé dans une couverture de fortune. En surface les ordures ponctuent les croisements des rues: une touche bleutée dans le déferlement jaune des taxis, qui prend des allures de tâches moroses.
Au cœur de l’agitation machinale de la cité, entre le va-et-vient des entrepreneurs café à la main et des ouvriers fumant leur cigarette du matin, une amérindienne fouille un ramassis de poubelles. Que se passe-t-il à New York? La Grosse Pomme est-elle en train de pourrir? Qui réveillera la ville qui ne dort jamais et ravivera les rêves du nouvel arrivant? Réponse: la délicatesse d’une tulipe.
Sous chaque arbre en fleur du mois d’avril un carré de tulipe est planté, comme des extravagances de couleurs sur les racines des gratte-ciels. Le maire de New York, Michael Bloomberg, l’a annoncé: d’ici à 2030 la capitale du monde sera durable ou ne sera pas.
Son nouveau PlaNYC ambitionne une réduction des émissions de carbone de 30% et la plantation d’un million d’arbres. Sont aussi prévus la refonte de 90% des canalisations (selon le plan adjacent GreeNYC), un usage plus efficient de l’énergie et un nettoyage des terrains les plus pollués.