Justin Trudeau a 45 ans, Andrew Scheer et Jagmeet Singh 38 ans. C’est probablement la première fois, sur la scène fédérale, que les chefs de nos trois principaux partis politiques – tous bilingues – ont moins de 50 ans.
«Une victoire des milléniaux», a-t-on titré suite à l’élection de l’exotique Jagmeet Singh à la tête du NPD le 1er octobre, contre le vétéran Charlie Angus, la gauchiste Niki Ashton et le Québécois Guy Caron.
On sous-entend ici que les «milléniaux», la génération des jeunes dans la vingtaine et la trentaine, seraient particulièrement réceptifs à tout ce qui représente la «diversité» et le «changement». Ça peut être positif (ils seraient plus ouverts que leurs aînés) ou négatif (ils seraient plus superficiels).
Mais Jagmeet Singh a remporté une victoire décisive: 53% des suffrages au premier tour de scrutin, ce qui couvre plusieurs générations. Et une victoire encore plus impressionnante au NPD pour un candidat «quasi libéral», encore plus «modéré» que Thomas Mulcair, qui avait pourtant été renversé par la pseudo avant-garde/vieille garde socialiste indécrottable du parti, qui rêvait d’un radical à la Bernie Sanders.
De plus, en cette ère d’égoportraits et de gazouillis éclipsant souvent la pensée réfléchie (toutes générations confondues), le député célibataire de la banlieue nord-ouest de Toronto à Queen’s Park (né à Scarborough, il a aussi vécu à Terre-Neuve, Windsor et Detroit) est aussi élégant et photogénique que le premier ministre Justin Trudeau.