«Les gens n’ont pas l’habitude d’associer l’odorat à l’abstrait, ou à l’art, il y a des musées et des galeries sur tout mais rien sur le parfum ou l’olfaction. Cependant, comme dans la peinture, on peut tout représenter en odeur, on peut évoquer l’amour, la passion ou encore le froid des glaciers.»
Voilà l’introduction passionnée de Christophe Laudamiel, parfumeur pour l’International Flavors and Flagrances de New York. Ce jeune français présente une série de conférences sur le thème Le Parfum des parfums dans les Alliances Françaises des États-Unis et du Canada, il était jeudi 4 juin à l’AF de Toronto. Il a partagé ses connaissances sur l’olfaction et présenté son coffret de parfums inspirés du roman Le Parfum, histoire d’un meurtrier de Patrick Süskind.
Diplômé de l’École Européenne des Hautes Études des Industries Chimiques de Strasbourg en 1991, Christophe Laudamiel entame un stage dans la chimie des arômes puis se passionne pour la parfumerie. Il a ensuite suivi une formation de parfumeur senior en parfumerie fine. Aujourd’hui, il veut partager son amour de la parfumerie avec le grand public, qui ne connaît du monde de la parfumerie que le volet commercial.
Le Parfum ultime
«Le Parfum est une véritable bible pour tous les parfumeurs, autant pour la description des odeurs et la création des parfums, que pour l’histoire de Paris», affirme Christophe Laudamiel. Il a donc eu l’envie de retranscrire les odeurs décrites dans le livre. «C’était logique de créer des odeurs pour ce livre, c’est comme si on écrivait un livre sur la photographie, sans photo!»
Le Parfum de Süskind raconte l’histoire d’un génie de l’olfaction, né à Paris en 1738 dans un marché aux poissons, d’une mère tuée en place publique, quelques jours plus tard, pour tentative d’infanticide. Cet enfant est sans odeur, et donc sans intérêt, sans âme, il est mal aimé et vit une enfance douloureuse. Il apprend la parfumerie avec deux maîtres et va se mettre en quête du parfum ultime, le plus pur: l’odeur des vierges, pour se faire il va tuer 24 jeunes filles, afin d’extraire leurs odeurs.