Un petit tour en Belgique avec François-Joseph Navez

Autoportrait de François-Joseph Navez, 1826, Musées Royaux de Belgique
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Publié 12/07/2020 par Gabriel Racle

Même si nous connaissons bien la Belgique, nous ne connaissons peut-être pas François-Joseph Navez.

Il s’agit pourtant d’une célébrité artistique dont on peut voir des œuvres picturales dans divers musées d’art: Bruxelles, Gand, Dijon, Paris (au Louvre!), Bruges et… Montréal, où le Musée des Beaux-Arts vient d’acquérir une de ses oeuvres.

Carolorégien

François-Joseph Navez est né le 16 novembre 1787 à Charleroi, ce qui fait de lui un Carolorégien. Il est décédé à Bruxelles le 12 octobre 1869 à 81 ans.

Nous ne savons pas grand-chose de son enfance et de sa jeunesse, sinon qu’il a certainement suivi ce qui était prévu à son époque en matière de scolarisation pour les garçons de son âge.

On le retrouve élève à l’Académie de Bruxelles du peintre à partir de 1803. Très intéressé par ce qu’il apprend, il remporte en 1812 le premier prix de peinture, ce qui lui donne la possibilité de se rendre à Paris, de 1813 à 1816, dans l’atelier de Jacques-Louis David.

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Navez, Théodore Jonet et ses deux filles. 1832.

Classicisme

Ce peintre, qui décédera à Bruxelles, est vu comme le chef de file du mouvement néo-classique qui se manifeste dans l’Europe des Lumières.

Comme il s’inscrit dans ce style pictural, en rupture avec le style galant et libertin de la peinture rococo du XVIIIe siècle représentée à l’époque par François Boucher et Carl Van Loo, il revendique l’héritage du classicisme de Nicolas Poussin et des idéaux esthétiques grecs et romains.

En 1816 il réalise La famille de Hemptinne, portrait de ses amis, témoignant qu’il a retenu toutes les leçons apprises auprès de David.

Navez, Jeunes filles à la fontaine donnant à boire à des voyageurs, 1848

Scènes anecdotiques

Il passe ensuite quatre années en Italie, de 1817 à 1822. Avec Victor Schnetz et Léopold Robert, ses collègues de travail, il invente un type d’œuvre picturale qui représente des scènes anecdotiques ou familiales.

Son retour au pays est auréolé du succès rencontré par ses premières œuvres. Chevalier de l’Ordre du Lion de Belgique, membre de l’Institut des Pays-Bas, professeur puis directeur pendant plus de 27 ans de l’Académie de Bruxelles (1832-1859), il y forme de nombreux jeunes promis à un bel avenir.

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À la fin de sa carrière, il perd la vue et l’ouïe.

Vieil ermite soutenant un enfant malade, 1854, Montréal, Musée des Beaux-Arts

Enfant malade

Le tableau de François-Joseph Navez acquis par le Musée des Beaux-Arts de Montréal directement chez les héritiers de l’artiste, se rattache à un épisode particulièrement douloureux de la vie de l’artiste.

Celui-ci, qui avait déjà perdu son fils Auguste à l’âge de 20 ans en 1846, doit faire face neuf ans plus tard à la mort de sa fille Marie, épouse du peintre Jean-François Portaels.

L’œuvre, signée et datée 1854, représente un vieil ermite soutenant un enfant malade (c’est le titre) et est dédié au docteur Louis Fleury, le médecin qui soignait l’enfant.

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Un ouvrage pour approfondir nos connaissances: Guy Vandeloise, La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, 315 pages.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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