Lors de sa présentation de l’exposition Destinées manifestes, une lecture du Washington Mall, et de l’artiste Katy McCormick, Dominique Denis, commissaire de l’exposition, a mis en lumière le «regard à la fois lucide et très tendre», de la photographe sur le Washington Mall et ce qu’il représente. Née aux États-Unis, Katy McCormick célèbre les grands hommes américains et l’idéal américain tout en questionnant et critiquant le prix à payer pour obtenir la justice et la paix.
C’est un slogan, une idée du monde, une valeur, une assertion imperméable à la critique. Freedom Is Not Free. Ces quatre mots peuvent filer de l’urticaire aux antimilitaires, mais résonnent comme une vérité dans la tête de millions d’Américains. C’est un peu cette incompréhension, ce paradoxe, que Katy McCormick saisit dans son exposition présentée à l’Alliance française jeudi soir.
Un idéal et une critique
Prises pour la plupart en 2008 ou 2009, les photos montrent les monuments du Washington Mall et les figures historiques des États-Unis. Lincoln, Washington, Martin Luther King prennent place à côté de listes infinies d’inconnus, simples soldats, ayant servi l’idéal de «paix» des Américains.
En 2008, au moment où les photos ont été prises, le président des États-Unis s’appelle George W. Bush. «Je n’étais pas très contente de ce qui se passait», explique Katy McCormick.
Dans un contexte d’élection aux É.-U., l’exposition tombe à point nommé pour amener des discussions sur ce «prix à payer» pour la paix. «Les idéaux sont beaux et nobles. Mais quand un pays place la justice et la liberté sur un piédestal, il faut se montrer à la hauteur», résume Katy McCormick.