Une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke a récemment fait appel à sept aînées pour un projet unique de recherche collaborative. Agissant non pas à titre de participantes, mais de chercheuses, elles constituent sans nul doute, avec leurs quelques rides et cheveux gris, les plus grandes expertes de cette étude sur le vieillissement.
Inspiré par la vidéo de Beau Lotto, un chercheur en neuroscience et fondateur du Lottolab, dans laquelle il expliquait son projet en science participative avec des enfants, Martin Brochu, du Centre de recherche sur le vieillissement de l’Estrie-CHUS, fait valoir que les aînés subissent les changements sociaux et démographiques, ils sont les prochains utilisateurs des services de soin de santé ou ils souhaitent s’y engager activement.
C’est d’ailleurs là l’une des principales motivations de l’une des chercheuses aînées recrutées, Claude Desjardins: «Je me suis toujours considérée comme chercheuse, une personne qui se pose des questions. C’est surtout le processus qui m’intéresse: être là, prendre conscience et mettre des mots sur ce que l’on fait.»
Valorisation des aînés
Le Groupe de Recherche Intergénérationnelle sur le Vieillissement de l’Estrie (GRIVE) a entamé son travail au début de l’année 2017. Les premières rencontres ont permis de dresser un portrait des besoins et des préoccupations de leurs pairs.
«Les aînés gagnent à être reconnus comme une classe qui a apporté beaucoup. Nous ne sommes pas un poids. Nous avons contribué à la société, ce qui est souvent oublié, et nous pouvons encore beaucoup apporter», souligne Ginette King, une autre des chercheuses aînées.