«D’ordinaire, les gens n’argumentent pas sur des choses sur lesquelles la science n’a pas encore tranché. Ils vont plutôt argumenter sur des choses qui sont déjà décidées depuis longtemps.»
Paradoxal? Reste que David Mikkelson a une expérience unique en son genre pour poser ce jugement: il est le fondateur et le rédacteur en chef de Snopes, l’ancêtre de tous les sites de vérification des faits. Fondé en 1994, Snopes a près de 7000 textes à son actif… et reçoit 1500 courriels par jour.
«Une bonne partie des courriels sont répétitifs, ou demandent des choses qu’on a déjà couvertes.» Mais une bonne partie tourne autour de ce qui est tendance sur Twitter ou Google. «Nous ne portons pas de jugement, nous ne rejetons pas un sujet parce que c’est trop idiot, trop évident.»
Malheureusement, cela conduit à traiter souvent de choses stupides, comme une image complètement fausse et néanmoins partagée un million de fois, tandis qu’à côté, «quelque chose qui a un véritable impact sur la vie des gens», comme l’attaque au gaz en Syrie, n’attirera l’attention que d’une fraction de ces mêmes personnes.
L’Agence Science-Presse s’est entretenue avec David Mikkelson en marge du 8e congrès international sur le Web et les médias sociaux, qui avait lieu à Montréal en mai.