La Canadian Opera Company (COC), en coproduction avec le Centre national des arts à Ottawa, revisite un chapitre important et controversé de l’histoire du Canada avec Louis Riel, l’opéra en trois actes du compositeur canadien Harry Somers (1925-1999), dont les livrets anglais et français sont respectivement attribuables à Mavor Moore et Jacques Languirand.
Cet opéra épique sera à Toronto à compter de ce mercredi 20 avril au Four Seasons Centre for the Performing Arts.
Crée en 1967 dans les cadre des célébrations du Centenaire de la fédération canadienne, Louis Riel compte 18 scènes et couvre 16 années de la vie de cet enseignant manitobain, héros métis de deux mouvements de résistance, d’abord à la rivière Rouge (futur Manitoba) en 1869-1870, puis à Batoche (Saskatchewan) entre 1884 et 1885, jusqu’à son procès et sa mise à mort par pendaison, en 1885, à Régina. L’opéra offre aussi une dramatisation des machinations politiques d’Ottawa qui ont mené aux actions de Louis Riel, et à nombre de confrontations entre lui, ses ennemis, ses amis et sa famille.
50 ans plus tard, pour souligner le 150e, et alors que le pays vit une période importante de Vérité et de Réconciliation avec les peuples des Premières Nations, le directeur artistique de la COC, Peter Hinton, veut mettre en lumière le chemin parcouru dans les relations entre le Canada et les communautés autochtones, et celui qui reste encore à parcourir.
Choeur autochtone
Pour recréer l’histoire sans en occulter les faits, Hinton a choisi de créer un chœur silencieux, constitué d’hommes et de femmes autochtones, pour représenter l’Assemblée de la Terre (Land Assembly). Ce chœur sans voix se déplace et se modifie en réponse à l’action sur scène et symbolise la nation autochtone directement touchée par les victoires et les défaites de Louis Riel. À la tête de cette assemblée et jouant le rôle d’un activiste, on retrouvera le célèbre acteur, homme de théâtre et directeur artistique Cole Alvis, un Métis-Irlandais des monts Turtle au Manitoba.