10 000 Jeanne d’Arc

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 29/08/2006 par Paul-François Sylvestre

C’est à Boston qu’il faut se rendre pour voir la plus grande collection nord-américaine d’œuvres portant sur Jeanne d’Arc. L’exposition en montre à la Bibliothèque publique de Boston se classe seconde au monde, juste après celle du Centre Jeanne d’Arc, à Orléans (France). Intitulée 10,000 Joans, cette exposition connaît un tel succès qu’elle a été prolongée de deux mois.

L’histoire de Jeanne d’Arc (1412-1431) est bien connue, sa légende encore plus. Vers 1425, elle entend la «voix de Dieu» qui lui ordonne d’aller au secours du roi de France, Charles VII, dont le royaume subit l’occupation anglaise. Elle le convainc de sa mission, elle délivre Orléans assiégé par les Anglais et elle permet à Charles VII de gagner Reims et d’être sacré roi. Capturée en 1430, Jeanne d’Arc subit un procès en sorcellerie, est condamnée et est brûlée vive à Rouen, sans avoir renié ses «voix».

Ce qui demeure beaucoup moins connu, c’est la fascination que Jeanne d’Arc a exercée sur le cardinal John Joseph Wright (1909-1979), tour à tour évêque auxiliaire de Boston, évêque de Pittsburg et préfet de la Sacrée Congrégation pour le Clergé, à Rome. Son long séjour au Vatican lui a permis de se documenter sur Jeanne d’Arc, de l’ériger en sujet fétiche et de rassembler toute une documentation, écrite et iconographique sur «Jehanne la Pucelle».

La documentation colligée par le cardinal Wright a pris des proportions herculéennes. Il a réuni 6 000 pièces qui ont été léguées à la Bibliothèque publique de Boston en 1976. D’autres dons, notamment ceux de la Franco-Américaine Claire Quintal, ont porté le nombre de pièces à 10 000, d’où le titre de l’exposition: 10,000 Joans.

Le public ne voit évidemment pas ces dix mille pièces, mais il a l’occasion d’en admirer toute une panoplie. Avant même d’entrer dans la salle d’exposition, on peut contempler 12 assiettes en porcelaine, dont les illustrations racontent la vie de Jeanne d’Arc. Ces pièces ont été produites dans une fabrique de faïence à Sarreguemines (Lorraine, France).

Publicité

L’exposition présente des médailles commémoratives, des timbres-poste, une vaste collection de statuettes ou sculptures, quelques gravures, des manuscrits, des livres rares, une foule d’imprimés, quelques cahiers de chants et divers objets tels qu’un ouvre-lettre, un encrier et des soldats-jouets, voire une boîte à fromage, une horloge et une poupée à habiller (cut-outs). Il y a aussi quelques pièces de correspondance sur Jeanne d’Arc, notamment une mot d’Anatole France et de George Bernard Shaw.

Parmi les livres en montre, signalons La Pucelle d’Orléans, de Voltaire, la Vie des hommes illustres d’André Thévet (1584), La Gallerie (sic) des femmes fortes de Pierre Lemoyne (1663), Jehanne la Pucelle d’Alexandre Dumas et Personal Recollection of Joan of Arc de Mark Twain (1896).

Les exploits de Jeanne d’Arc ont inspiré plusieurs pièces de théâtre. L’exposition signale que le rôle de la Pucelle a été joué, entre autres, par Ingrid Bergman, Sandrine Bonnaire, Geraldine Ferrar et la Canadienne Margaret Mather (1890).

L’exposition a souligné le trentième anniversaire de la donation du cardinal Wright. Pourquoi ne circulerait-elle pas un jour dans quelques villes nord-américaines?

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur