Le 27 janvier 2017, Donald Trump, le président des États-Unis, signe l’ordonnance 13769 visant notamment à empêcher les voyageurs de sept pays à majorité musulmane d’entrer aux États-Unis.
Quelques jours plus tard, le vendredi 3 février, James Robart, juge fédéral senior du District Ouest de Washington entend l’avocat du président et le procureur de l’État de Washington et de l’État de Minnesota. Le juge décide de suspendre temporairement l’application de l’ordonnance en attendant l’audition d’une requête de révision judiciaire initiée par les deux états et selon laquelle l’ordonnance va notamment à l’encontre de garanties constitutionnelles à une protection égale pour tous.
Le président Trump réagit le lendemain matin, via son compte Twitter, en écrivant que la position de celui qu’il estime être un pseudo-juge est ridicule et que même un mauvais étudiant en droit pourrait saisir le bien-fondé de l’ordonnance.
Le 7 février dernier, les juges William Canby, Richard Clifton et Michelle Friedland, de la Cour d’appel des États-Unis, à San Francisco, entendent les parties. Leur décision unanime est rendue publique le 9 février: ils refusent d’invalider la décision de première instance.
L’attaque de Trump contre le juge Robart a soulevé la critique de plusieurs membres du Congrès américain et d’un grand nombre de commentateurs, pour qui le président ne respecte pas le principe de l’indépendance judiciaire. Même le juge Neil Gorsuch, le candidat proposé par Trump pour combler le poste vacant à la Cour suprême des États-Unis, a considéré opportun d’indiquer que le commentaire du président au sujet d’un so-called judge était démoralisant et décourageant.