Se rendre à un spectacle d’improvisation, c’est s’attendre à tout et à rien: pas de critique que l’on aurait pu lire dans un journal ou sur Internet auparavant; pas de bon ami qui vous en aurait dit du bien. La seule valeur sûre de ce genre de spectacle, c’est la troupe qui le présente.
Dans la ville-reine, se sont Les Improbables qui jouent avec les mots de notre belle langue depuis maintenant six saisons, cette année au Bad Dog Theatre sur Bloor Ouest, environ aux deux semaines, avec trois équipes de cinq personnes.
«La ligue a beaucoup évolué au niveau de ses talents. À force de travailler et d’apprendre à se connaître, on a réussi à créer une ligue de quinze joueurs et de trois substituts, tous investis et passionnés», explique Sonia D’Amico, présidente et fondatrice de la ligue.
Pour elle, l’improvisation permet de se préparer face à l’inconnu, à la fois sur scène, mais aussi dans la vie de tous les jours. «Ça m’a appris à dire oui, à écouter les propositions des autres et à travailler en équipe. On peut avoir prévu une situation pendant la concertation avec ses coéquipiers et devoir partir sur une toute autre idée, car l’autre équipe prend l’ascendant pendant la scène. On doit s’adapter. De plus, l’improvisation m’a aidé à gérer ma respiration et mon stress, ce que je peux aussi mettre en application au quotidien.»
L’improvisation est un «sport» très codifié où les matchs sont gérés par un arbitre. C’est Mathieu St-Laurent qui joue ce rôle dans la ligue francophone torontoise. «L’arbitre a une grande responsabilité, car il gère la direction artistique du match. Il pense aux thèmes en amont afin de faire une soirée unique. L’arbitre est le 11e joueur», explique Sonia D’Amico.