Andrew Potter, l’auteur d’un article dans le magazine Maclean’s dénigrant la moralité des Québécois, qui a provoqué un tollé de protestations sur la place publique, jusqu’au bureau du premier ministre Philippe Couillard, s’est rapidement excusé sur Facebook, puis a démissionné cette semaine de sa chaire d’études canadiennes de l’Université McGill… maintenant accusée dans certains milieux de brimer la liberté d’expression. Il conserve toutefois son poste de professeur.
Nouvelle manifestation de «Québec bashing» au Canada anglais ou «pet de cerveau» de la part d’un prof (de philosophie) et journaliste respecté (ex-rédacteur en chef du Ottawa Citizen), son analyse du récent cafouillage sur l’autoroute 13, où des centaines d’automobilistes ont été pris pendant une douzaine d’heures dans une tempête de neige, a sidéré de nombreux lecteurs.
Ce natif du Manitoba, résident de Montréal depuis un an (où il avait étudié à McGill avant de faire son doctorat à l’Université de Toronto, d’enseigner à Peterborough et de faire carrière à Ottawa) a notamment affirmé que l’incident sur l’A13 illustre un profond «malaise social». Selon lui, la société québécoise – qu’on savait déjà «politiquement dysfonctionnelle», selon le magazine – souffrirait d’une sorte de déficit de solidarité.
«Compared to the rest of the country, Quebec is an almost pathologically alienated and low-trust society, deficient in many of the most basic forms of social capital that other Canadians take for granted», lit-on sous la signature d’Andrew Potter dans Maclean’s le 21 mars.
Ce magazine, qui appartient au câblodistributeur Rogers, a déjà titré que le Québec était la province la plus «corrompue» au Canada. On s’y plaignait récemment de l’obligation (morale) d’être bilingues pour les candidats à la direction des grands partis politiques canadiens.