Qu’ont en commun Acinetobacter baumannii, Pseudomonas aeruginosa et Enterobacteriaceae? Ce sont les êtres vivants les plus menaçants de notre génération.
Ce sont aussi trois familles de bactéries, parmi 12 pointées lundi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une première dans son histoire. La troisième, les entérobactéries, comprend la bien connue E. coli et l’inquiétante Klebsiella pneumoniae, dont une souche est résistante à pratiquement tous les antibiotiques connus.
Le message que veut envoyer l’OMS est on ne peut plus clair: «si on laisse faire le marché, les nouveaux antibiotiques dont nous avons le plus urgent besoin ne seront pas mis au point à temps». Autrement dit, des infections dont on avait cessé de s’inquiéter depuis des décennies, pourraient tuer des millions de personnes par an, si on n’invente pas de nouvelles parades.
Or, aux yeux de la direction de l’OMS sur la santé et l’innovation, les compagnies pharmaceutiques n’ont pas suffisamment priorisé la recherche et le développement de ces nouvelles armes contre les bactéries résistantes. Comme l’écrit la journaliste médicale Julia Belluz, cette alerte de l’OMS est là avant toute chose pour «mettre de la pression».