Sous le ciel du Portugal

Entre Ombre et lumière, Lisbonne, reine du Tage, ancrée à ses collines, est un véritable labyrinthe de rues tortueuses et ensoleillées, ou les placettes succèdent aux jardins exotiques, les belvédères aux bâtiments ocre et blancs.

Situé à la pointe extrême de l’Occident dans l’altière péninsule Ibérique, le Portugal tire sa force et sa beauté du puissant Océan Atlantique. Ce petit pays, dont le regard s’est porté vers de lointains horizons qui ont fait jadis sa gloire, a possédé un empire plus étendu que celui de Rome. Aujourd’hui, ses innombrables monuments illustrent avec grandeur l’incroyable aventure de ces hommes audacieux que furent les navigateurs portugais.

En passant par Lisbonne

Pour la plupart des voyageurs, se rendre au Portugal, c’est d’abord faire escale à Lisbonne. Par temps clair, l’atterrissage réserve une surprise inoubliable: l’avion survole l’immense et scintillant estuaire du Tage, un des plus grands du monde. Il s’évase en une baie de 11 km de large appelée la Mar de Palha (mer de Paille).

Lisbonne est située sur la rive droite de l’estuaire du Tage. Deux ponts relient la ville à la rive sud. Le Pont du 25 Avril et le pont Vasco de Gama.

Vaste cité fluviale et maritime, Lisbonne résulte d’un mariage entre la terre et l’eau. Blanche et baignée de lumière, elle tend fièrement ses sept collines vers le ciel, offre ses palais, ses châteaux, ses modestes demeures au regard admiratif des visiteurs. Perchés sur une de ses hauteurs, ils contemplent un panorama à couper le souffle! Des milliers de touristes arpentent ses rues tortueuses et pentues qui se précipitent vers la mer.

Il faut visiter le quartier du «Chiado» en empruntant «l’élévator» de San Justa. Conçu par Raoul Mesnier de Ponsard, ce magnifique ouvrage en fer forgé de style Art Nouveau a été inauguré le 10 juillet 1902.

D’en haut, la vue est imprenable. Éblouissante. Comme le décrivirent plusieurs poètes dont le célèbre «lisboète» Fernando Pessoa: «Il n’y a pas pour moi, de fleurs qui vaillent le miroitement de Lisbonne sous le soleil.»

Fado et Porto

Dans ce pays, Fado rime avec Porto, tous les deux sont de toutes les fêtes. Humant avec délice un verre de la précieuse liqueur couleur ambre, on retient son souffle lorsque monte d’une taverne une complainte tragique et mélodieuse.

Le quartier de l’Alfama enchantera le promeneur avec son dédale de ruelles de l’époque médiévale, de venelles et de passages étroits. L’emprunte des Maures y est apparente. Il y règne une atmosphère familiale dans les cafés et les échoppes minuscules, où les dentellières travaillent sur le pas de la porte.

Si, le jour, les ruelles forment un labyrinthe où l’on joue à se perdre, le soir, dans l’intimité des rues étroites du Bario Alto, on mange dehors sur les pavés, sous le regard complice des passants.

Passé minuit, les quartiers à la mode, du coeur historique aux docks réhabilités, s’embrasent et ne laissent aucun répit aux noctambules: le contraste est saisissant avec les réalisations de l’Expo 98 qui ont aujourd’hui intégré le tissu urbain.

Mais c’est à l’aube que Lisbonne est la plus belle, lorsque la lumière éclate sur le blanc de ses murs, le bleu profond de ses Azulejos, le rouge brillant de ses bougainvilliers; tandis que l’eau ruisselle sur la «calçada» (le trottoir) ravive le granit noir et blanc, fait étinceler les mosaïques.

Un coin de paradis

À quelques km au nord de Lisbonne, un arrêt à Casal Da Dama, à Lourinha s’impose. C’est un endroit unique, une maison d’hôtes. Luis Miguel, le propriétaire prend plaisir à recevoir des gens du monde entier comme s’ils étaient des amis. Son épouse, norvégienne, prépare de succulentes salades avec du fromage frais, un vrai délice!

Si la saison le permet, on peut même déguster des noix fraîches. Dans cette campagne fleurie, le décor des lieux est à la fois simple et coloré. Cinq chambres s’ouvrent sur un jardin avec piscine. Partout les fleurs envahissent les murs, les clôtures, les pergolas, alors que de grands noyers, les branches lourdes de fruits, apportent de la fraîcheur en plein midi. Et que dire de la promenade dans les vergers plantés de pommiers, de poiriers, d’abricotiers…

Si l’hôtesse aime faire admirer à ses invités les spectaculaires couchers de soleil sur le Guincho, l’hôte les incite à parcourir en sa compagnie les vignobles du coin avec leurs maisons couvertes d’azulejos et leurs chapelles toutes blanches enfouies sous de grands acacias.

C’est un secret, mais je vous le confie: ils raconteront l’histoire de leur rencontre. Éloignés par la distance et les mœurs, aux antipodes l’un de l’autre, elle venant du Nord et lui du Sud, ils ont créé une maison où se respire l’harmonie et la douceur de vivre.

La cuisine portugaise

La cuisine locale a subi l’influence des différents peuples rencontrés au cours des expéditions menées à l’époque des grandes découvertes.

Du Brésil, les explorateurs ramenèrent ces minuscules ananas doux que l’on sert dans les restaurants chics avec les fines tranches de jambon «presunto», ainsi que les petits piments très présents dans les mets portugais…ils sont à la base du «piri piri», à la fois sauce et condiment. Entre les piments et les Portugais c’est une histoire d’amour, car c’est Vasco de Gama qui les a découverts en même temps que l’Inde.

Du Nouveau Monde, ils rapportèrent les pommes de terre et les tomates qui entrent dans la composition de nombreuses soupes et ragoûts en cocotte. L’Afrique mauresque leur donna les amandes douces de l’Algarve, aliment à la base de plusieurs desserts, ainsi que les figues sèches, les citrons et les oranges.

Ces dernières servent à parfumer quantité de plats de poisson, dont le célèbre «bacalhau» (morue salée et séchée). Cette méthode de conservation du poisson remonte au XVe siècle, époque à laquelle les marins portugais découvrirent les eaux riches en morues de Terre-Neuve… Il existe, paraît-il, 365 recettes de morue salée!

Vous pourrez également essayer le «arroz de marisco» (sorte de paella au poisson), le «leitao assado» (cochon de lait rôti), il est particulièrement savoureux au Lapa Palace, l’hôtel, on le servira avec un vin rouge, pétillant comme du champagne! Ou encore «la carne de porco a alentejana», elle mêle avec bonheur viande de porc et praires.

Pour accompagner ces plats riches et relevés, rien de tel qu’un «Vinho Verde»: ce vin jeune et rafraîchissant se caractérise par un palais citronné et un léger pétillement.

Dans les environs de Lisbonne

Ne quittez pas Lisbonne sans avoir passé la journée à Sintra, escale de fraîcheur située à 28 km de la capitale. Cette petite ville, classée au patrimoine de l’Unesco, se rejoint facilement par train.

Très belle promenade à faire, car le trajet est éblouissant, partir tôt le matin afin de savourer toutes les surprises trouvées sur votre chemin…jusqu’à son château haut perché, le Palacio da Pena (1838-1840), qui est un véritable conte de fées.

Le Guincho est à voir, avec ses plages spectaculaires, ses falaises où viennent se fracasser les vagues, ses planches à voile et ses couchers de soleil.

«Estagalem Muchaxo» est fréquenté par les plus grands de ce monde. Les premiers ministres du monde entier y viennent pour l’accueil du patron… qui vous montrera avec fierté son livre d’or, qui est vraiment impressionnant.

Le luxe c’est l’endroit lui-même, le paysage étonnant et sauvage. L’excellente cuisine.

Construit dans les années soixante, on peut y voir les sols en «Calcada» dans l’ancienne partie qui était à l’origine une forteresse encore dans son jus tel qu’il était à l’époque avec sa piscine creusée à même les rochers. C’est sur ces plages que les artistes français, comédiens et chanteurs de l’époque existentialiste ont fait l’expérience du nudisme pour la toute première fois… sur ces criques sauvages, à l’abri des regards.

Le célèbre village d’Obidos: village blanc, ruelles en pentes, murailles et château, artisanat de qualité; restaurants gastronomiques.