Depuis la légalisation de l’aide médicale à mourir en juin 2016, il y aurait en moyenne cinq cas par semaine juste en Ontario. La loi fédérale ne garantit cependant pas une pleine éligibilité à ce processus. Notre collaborateur Paul-François Sylvestre raconte comment sa sœur a dû se rendre en Suisse pour mourir dignement. L’auteur de Ma jumelle m’a quitté dans la dignité répond aux questions de L’Express.
Pourquoi la loi canadienne ne s’appliquait-elle pas à votre jumelle?
Ma sœur Paulette souffrait de la sclérose en plaques depuis presque vingt ans, mais elle n’était pas en phase terminale. Sa maladie l’avait forcée à abandonner son poste de professeur à la faculté d’éducation de l’Université de Regina et à se retirer en Colombie-Britannique où le climat lui était plus favorable.
Qu’est-ce qui a poussé votre jumelle à se rendre en Suisse?
La médecine ne pouvait pas alléger ses souffrances physiques et morales. Les spécialistes lui ont dit qu’elle allait simplement continuer à souffrir pendant dix, quinze ou vingt ans, et que sa situation allait constamment dépérir. Paulette a alors soumis une demande à Dignitas (Suisse) pour ce que l’organisme appelle «un suicide assisté».