Tout a commencé avec un coup de fil de mon neveu de seize ans. Il voulait prouver à son père qu’il avait raison en disant que l’enrôlement obligatoire des citoyens canadiens pour le service militaire, en 1944, s’appelait la «circonscription».Son père avait beau lui dire que c’était la «conscription», rien n’y faisait. Quand un ado est convaincu de quelque chose…
Alors pour trancher, son père lui a suggéré d’appeler son parrain journaliste, qui écrit de surcroît une chronique sur la langue française dans un hebdomadaire de Toronto.
Je n’ai pas l’habitude de décevoir mes neveux et nièces mais ce soir-là, ma réponse venait sceller la discussion et confirmer la défaite de mon filleul face à son père. C’était bel et bien la «conscription».
C’est peut-être normal d’avoir confondu «conscription» et «circonscription» parce que les deux mots se ressemblent. On pourrait dire que ce sont des paronymes même si l’un d’eux, celui qui désigne une division électorale, comporte une syllabe de plus.
Un paronyme, nous dit l’Office québécois de la langue française, est un mot dont la prononciation et l’orthographe ressemblent à celles d’un autre mot, mais dont le sens diffère.