Il y a 150 ans, l’Amérique française a connu un point tournant, selon le professeur Patrice Dutil de l’Université Ryerson. Invité par la Société d’histoire de Toronto le 18 janvier à l’Alliance française, il a expliqué comment la «confédération» de 1867 a été strictement une affaire de compromis.
C’est Québec qui est le berceau de l’Amérique française. Avant même l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (1er juillet 1867), il existait d’abord un Canada français, puis un Canada anglais. Les deux se sont unis en 1840, mais l’Ontario (Haut-Canada) n’a pas tardé à se trouver perdant.
En 1866, John A. Macdonald a proposé un «pacte fédératif» au Canada-Uni (Ontario et Québec), au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse. Selon M. Dutil, cette entente était basée sur un compromis entre anglophones et francophones, protestants et catholiques.
Le conférencier a noté que les minorités étaient absentes de toutes négociations. Aucun Acadien ou Franco-Ontarien parmi les «Pères de la Confédération», et pas d’Amérindien, bien entendu.
Du côté francophone, l’idée d’une soi-disant confédération était loin de faire l’unanimité. M. Dutil a noté que le vote québécois était 27 pour et 22 contre, et que le haut clergé avait donné son sceau d’approbation. Par la suite, a-t-il précisé, Macdonald n’a jamais réussi à avoir plus de 50% d’appui au Québec lors d’élections fédérales.