Mon pèlerinage annuel à Québec m’a conduit au Musée de la civilisation, au Musée de l’Amérique française et au Musée national des beaux-arts du Québec. Au total, j’ai savouré quatre expositions, dont trois sont en montre jusqu’en 2007. Au menu figuraient une aventure dans le cinéma québécois, une collection de spécimens naturalisés, des artefacts fous braque et une rétrospective du peintre Clarence Gagnon.
En présentant L’Aventure cinéma (v.o. québécoise), le Musée de la civilisation trace un parallèle entre l’histoire du cinéma québécois, de 1896 à 2006, et l’évolution de la société québécoise au cours de ces 110 ans. Ce tour d’horizon, avec audio-guide, se fait par le biais de deux parcours, l’un chronologique, l’autre thématique.
Dans le premier parcours. Rémy Girard nous raconte l’évolution du cinéma québécois dans une mise en scène qui nous fait découvrir pas moins de 300 artefacts tels qu’une caméra-projecteur 35 mm de 1895, une boîte de montage de 1948, une lettre de Jean Cocteau à Claude Jutra (1960), la robe portée par Monique Mercure dans Deux femmes en or (1969), l’oscar remporté par Denys Arcand pour Les invasions barbares (2004) et la pochette des disques de Patsy Cline et de David Bowie du film C.R.A.Z.Y. (2005).
Le parcours thématique nous invite à voir toute une brochette d’extraits de films (il y en a pour quatre heures si vous choisissez de tous les visionner). Ces extraits abordent les thèmes suivants: le pays, rêver d’ailleurs, l’heureuse famille, religion, convivialité, tourne ta langue, demain nous appartient, le cœur à rire, basse-cour, moi et l’autre. Parmi les films sélectionnés pour illustrer ces divers thèmes, mentionnons Danse indienne (1898), Séraphin (1950), La petite Aurore l’enfant martyre (1952), Mon oncle Antoine (1971), Les bons débarras (1980), Un zoo la nuit (1987), et Un homme et son péché (2002).
Le Musée de la civilisation présente aussi une exposition qui sort des sentiers battus. Intitulée Artefacts fous braque, cette petite exposition vaut le détour. Elle offre un traitement éclaté, original, plein de clins d’œil et d’humour, à l’image des objets présentés. Dès l’entrée, un agent de sécurité complètement médusé, Médée Laméfiance, nous confie que les objets d’art populaire en montre ont décidé d’organiser eux-mêmes cette exposition. Pour montrer leur sérieux, ils ont prévu des forums de discussion où ils donnent leur point de vue sur… l’art populaire.