Téléphone perdu? Vous avez 50% de chances de le récupérer

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Publié 15/03/2012 par Michael Oliveira (La Presse Canadienne)

à 14h58 HAE, le 15 mars 2012.

TORONTO – Si vous vous êtes jamais demandé ce qui se produirait si vous deviez perdre votre téléphone en public, une étude réalisée par une firme de sécurité d’Ottawa confirme que vous pouvez compter sur au moins une chose: l’invasion complète de votre vie privée.

C’est bien dommage, mais il est très peu probable de voir la personne qui aura trouvé votre portable vous le rendre sans tout d’abord fouiller dans vos applications, vos photos, vos courriels et tout ce qui pourrait être accessible sans mot de passe.

Quant aux chances de récupérer votre appareil, aussi bien tirer à pile ou face, selon l’étude réalisée par Scott Wright, de la firme Security Perspectives, et la firme de sécurité logicielle Symantec.

M. Wright a «accidentellement» laissé derrière lui dix téléphones dans sa ville d’Ottawa et à Los Angeles, New York, San Francisco et Washington pour les besoins de son enquête. Chaque téléphone était déverrouillé et les données permettant de joindre le propriétaire étaient faciles à trouver.

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Il s’attendait à ne jamais revoir la majorité des appareils et savait que des curieux fouilleraient dans leur contenu. Il n’avait toutefois jamais anticipé des résultats aussi surprenants.

Des 50 téléphones éparpillés dans les cinq villes — dans des cabines téléphoniques, des ascenseurs, à l’extérieur de restaurants, dans des gares de transport en commun, sur des distributrices de journaux ou dans des toilettes publiques —, seulement 25 ont été trouvés par quelqu’un qui a tenté ensuite d’en retracer le propriétaire légitime.

Mais même ces bons Samaritains ont cédé à la tentation.

M. Wright a constaté que 96 pour cent des téléphones «perdus» ont été fouillés, les gens les ayant trouvés s’intéressant à des applications portant des noms comme «transactions bancaires en ligne», «courriels personnels», «courriels d’affaires», «télégestion» et «photos privées». Les applications démarraient mais un message d’erreur apparaissait ensuite — ce qui incitait simplement les curieux à essayer encore et encore.

«J’ai été un peu surpris que les chiffres soient aussi élevés», a admis M. Wright, qui avait réalisé une expérience similaire avec des clés USB il y a quelques années. Dans ce cas, 65 pour cent des gens avaient essayé d’en consulter le contenu.

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Seule bonne nouvelle dans cette enquête pour les Canadiens: c’est à Ottawa que le plus grand nombre de téléphones ont été rendus à leur propriétaire. Sept des dix téléphones abandonnés dans la capitale nationale ont été trouvés par des gens qui ont appelé pour rapporter les avoir en leur possession, contre seulement trois à New York.

À Ottawa, les téléphones qui ont été rendus avaient été laissés sur le rebord d’une fenêtre à l’extérieur d’un restaurant, dans l’ascenseur d’un édifice à bureaux, dans une gare de transport en commun, dans l’ascenseur d’une habitation en copropriété, à l’extérieur d’un bureau gouvernemental, dans les toilettes d’une université, et dans une aire de restauration.

Mais M. Wright a trouvé dommage de constater à quel point ces téléphones ont été utilisés avant d’être rendus. Dans le cas du téléphone laissé dans une gare, l’individu qui l’a trouvé a apparemment tué le temps en rentrant chez lui en examinant les moindres racoins de l’appareil.

Le téléphone avait été abandonné vers 16 h 05 un jeudi après-midi de février, et il n’a fallu que cinq minutes avant que quelqu’un commence à le fouiller. Après quelques minutes seulement, cette personne tentait déjà d’avoir accès aux photos et aux programmes de réseautage social, de courriel et autres.

Vingt minutes plus tard, l’individu a finalement logé un appel et laissé un message pour dire qu’il était en possession de l’appareil — ce qui ne l’a pas empêché de continuer à le consulter. Au cours des jours suivants, les applications bancaires, d’entreprise et de photographie de l’appareil ont été activées à de nombreuses reprises.

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Au total, les applications personnelles de 89 pour cent des 50 téléphones ont été lancées, contre 83 pour cent pour les applications d’entreprise. L’application de photo a été la plus populaire — elle a été lancée dans 72 pour cent des cas. Venaient ensuite les applications de réseautage social et de messagerie personnelle (60 pour cent), de sauvegarde de mots de passe (57 pour cent), de télégestion (49 pour cent), de messagerie d’affaires (45 pour cent) et de transactions bancaires en ligne (43 pour cent).

Le directeur de la sécurité technologique pour Symantec, Kevin Haley, s’est dit surpris et déçu par ces chiffres. «La curiosité est une force très puissante et les gens fouilleront dans vos informations s’ils trouvent votre téléphone», a-t-il prévenu.

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