La magie du jade

Jade, Des empereurs à l'art déco, relié cartonné, 30x23x2 cm, Somogy éditions d'Art - Musée Guimet, Paris, 2016, 280 illustrations, 288 p.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 08/11/2016 par Gabriel Racle

Si le diamant est une pierre précieuse bien connue et de grande valeur, un certain flou entoure le jade, classé en France parmi les pierres fines, dans l’Encyclopédie canadienne (EC) parmi les pierres précieuses, et dans l’article Internet Jade parmi les pierres gemmes.

Or l’article Gemme dit que c’est «une pierre fine, précieuse ou ornementale ou n’importe quelle matière très dure ou colorée ayant l’aspect de ces pierreries et utilisée comme ornement». Avec ces généralités, chacun peut y retrouver son compte… sinon sa richesse.

Deux minéraux

Comme l’explique l’Association géologique du Canada (AGC), «le jade est une gemme qui n’est pas un seul minéral, mais deux, soit la néphrite et la jadéite, qui ont un aspect et une dureté similaires».

«Leur nature distincte n’a toutefois été identifiée qu’en 1863 par un chimiste français. Il était alors trop tard pour démêler cet enchevêtrement minéralogique, si bien que les scientifiques de l’époque ont convenu de désigner ces deux minéraux par le terme jade.»

Cette distinction est cependant utile. La néphrite est extrêmement dure et très difficile à casser ou à tailler. C’est le principal matériau que l’on trouve au Canada, principalement en Colombie-Britannique. Bien qu’il y soit généralement vert, il peut aller d’une couleur blanche à presque noire.

Publicité

«En Colombie-Britannique, environ 20% seulement de la néphrite sont de qualité gemme, le reste se prêtant davantage à la production de pierres à sculpter. Les réserves prouvées de néphrite du Canada, les plus importantes au monde, pourraient satisfaire à la demande mondiale pendant 300 ans… Le Canada est le premier producteur mondial de jade néphritique.» (EC)

Têtes de hache

Le jade a une longue histoire. Les Autochtones du Canada ont utilisé la néphrite pendant des millénaires pour en faire des têtes de hache, des couteaux et d’autres outils.

On a découvert des objets en néphrite vieux de 4000 dans des sites culturels de Colombie-Britannique, un peu partout le long de la côte et dans les îles de l’Arctique, dont une herminette munie d’une lame en néphrite et d’une poignée en os, dans l’île Victoria.

Mais c’est en Chine que l’on trouve l’histoire la plus ancienne et la plus somptueuse du jade. Elle remonte à 7 000 ans au moins. Outre le fait qu’il était le symbole du pouvoir, du fait de l’apanage des empereurs, on lui prêtait des propriétés magiques… qui persistent peut-être?

Légendes

«Peu de pierres précieuses sont aussi riches en légendes, en traditions magiques et dégagent un tel sentiment de mystère éternel.» Le jade serait une pierre de bon augure, créée avec la propriété magique d’écarter le mal. Le jade est utilisé comme pierre attirant l’amour depuis des siècles.

Publicité

La couleur vert-pâle du jade en fait aussi une pierre de guérison. Le jade peut être utilisé pour prévenir les maladies et les problèmes de santé. Les Anciens Mayas portaient des amulettes de jade pour se protéger des maladies rénales et urinaires.

Les Chinois prêtaient au jade le pouvoir de prolonger la vie. Il était gravé sous forme de chauve-souris, d’ours et de cigognes et porté dans ce but. Le jade est aussi porté pour recevoir la sagesse.

Le jade est aussi censé développer les facultés extra-sensorielles. Cette pierre est aussi protectrice, elle protège des accidents et des incidents qu’une attention appropriée éviterait. (D’après Jade, Utilisations magiques)

Une exposition à Paris

Depuis les empereurs de Chine – grands intercesseurs entre le Ciel et la Terre -, qui le considéraient comme parure naturelle, jusqu’aux plus grands joailliers modernes, le jade demeure une pierre mythique et toujours fascinante. On peut en admirer les réalisations artistiques au Musée Guimet, à Paris, jusqu’au 16 janvier 2017.

Sous le titre Jade, des empereurs à l’Art déco, cette exposition présente 330 œuvres d’art exceptionnelles.

Publicité

«Qu’il se contemple sous la forme de simples tablettes polies, offertes comme cadeaux princiers, de motifs animaliers émanant d’un bestiaire impérial, de coupes, pots à pinceaux sur le thème des lettrés ou de façon plus guerrière de lames au tranchant redoutable, le jade n’est pas seulement prisé des empereurs de Chine, des sultans de Samarkand, des souverains moghols et des shahs safavides d’Iran. Il est aux yeux des Chinois plus précieux que l’or et jouit d’une attractivité sans pareil en Europe, lorsque les jades orientaux font leur entrée dès le 17e siècle dans les collections royales françaises, comme en témoigne l’exceptionnelle coupe du cardinal Mazarin.» (Musée Guimet)

Ouvrage exceptionnel

Cette exposition donne lieu à l’édition d’une livre d’art tout aussi exceptionnel que l’exposition et qui peut constituer un merveilleux cadeau de fin d’année pour tout amateur d’art et de culture.

Une quinzaine de très courts articles présentent 280 représentations d’objets exposés, en couleur et presque toujours en pleine page: Le travail du jade, Les formes animalières, Jade, rituel et pouvoir, Les empereurs collectionneurs, etc. C’est une visite à domicile de l’exposition parisienne.

C’est l’occasion unique de découvrir l’habileté des artistes qui ont réalisé ces œuvres d’art… et de profiter de la magie du jade?

Éléphant de jade

Publicité

 

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur