C’est dans le dédale des bâtiments modernes tous semblables de l’Université York qu’on trouve l’exposition d’Iris Häussler, The Sophie La Rosière Project, inspirée d’une artiste-peintre française inconnue de la fin du 19e siècle.
Cette galerie (AGYU), cachée sur ce campus universitaire loin du centre-ville, était-elle le meilleur endroit pour une telle exposition? Peut-être, s’il s’agissait de mettre le visiteur dans le bon état d’esprit pour apprécier l’expérience. Car il s’agit d’une expérience.
En entrant dans le premier espace d’exposition, une chronologie donne quelques dates clés sur Sophie La Rosière, dont on dit qu’elle est morte en 1948 à l’âge de 81 ans. Du moins c’est ce que l’exposition prétend, mais il faut comprendre que cette artiste française a été inventée et intériorisée par Iris Häussler, une artiste torontoise d’origine allemande, sculptrice devenue peintre.
Un étrange film montre une progression dans un bâtiment d’archives, entre livres, cartons et paquets, zones d’ombres et poussière. Et on commence à comprendre que l’on est invité à une quête, une sorte de jeu de piste, à travers le temps, la géographie, le réel et la fiction.
Un couloir nous emmène regarder un objet exposé dans une vitrine, empaqueté, comme pour signifier qu’il faudra chercher derrière les apparences, et qu’on laisse le visiteur imaginer lui-même le contenu du paquet.