La Guadeloupe, paradis ou enfer?

Le documentaire Karukera à Toronto pour le Mois créole

Une scène de Karukera qui donne la parole aux jeunes Guadeloupéens.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 18/10/2016 par Bianka Giuristante

Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre La Cité et L’Express.

 Bianka Giuristante est étudiante en journalisme à Toronto au collège d’arts appliqués La Cité.


Une promenade les pieds dans sable blanc réchauffé par un soleil qu’on ne connaît pas au Canada, un vent qui fouette à 40 degrés Celsius, et les problèmes laissés à la maison le temps des vacances au bord de la mer: c’est ce qui nous vient en tête lorsqu’on pense à ce paradis terrestre qu’est la Guadeloupe.

Pour nous, cette destination est un tout inclus dans le Sud où nous nous échappons pour une semaine ou deux. Jamais ne nous viendrait à l’idée que cet endroit à faire rêver cache le département le plus dangereux de la France.

Délinquance, violence et assimilation: c’est la situation actuelle en Guadeloupe, selon Mark Alexandre Montout, le réalisateur guadeloupéen du documentaire Karukera qui présentera lui-même son film au théâtre de l’Alliance française de Toronto ce mercredi 19 octobre, dans le cadre du mois créole.

Montout, aussi connu sous le nom de Marka, voulait s’adresser autant au grand public qu’aux Guadeloupéens qui, selon lui, méritent une meilleure presse que celle que lui font les journalistes locaux.

Publicité

Le documentaire, diffusé sur grands écrans dans les Caraïbes le 30 août dernier, a suscité une   réaction favorable au sein du public guadeloupéen. Marka cherche maintenant à faire connaître les enjeux de la Guadeloupe à l’extérieur de l’île.

Chômage, drogue

«Donnez aux jeunes du boulot pour stopper les trafics de drogue dans les quartiers, pour qu’ils arrêtent les braquages, si vous ne voulez pas que les choses explosent.» Ces paroles d’un jeune Guadeloupéen, tirées du documentaire Karukera, sont un appel à l’aide: il est temps que les choses changent.

Dans ce pays des Antilles, tout est une question d’histoire. La violence n’est pas que physique, mais elle est omniprésente, non seulement dans les films et la musique locale, mais aussi dans la façon dont les gens se comportent.

Une grande partie des Gradeloupéens vivent dans la pauvreté. Le taux de chômage chez les jeunes  est alarmant (60%) et la délinquance montante est aussi en lien avec les problèmes de l’éducation et de la famille.

Le cinéaste Mark-Alexandre Montout.
Le cinéaste Mark-Alexandre Montout.

L’homme derrière la caméra

Pour Mark Alexandre Montout, l’idée de Karukera lui est venue en 2013, alors que sa mère lui partage ses inquiétudes face à la montée de la violence. Amoureux du cinéma et déjà créateur de sa propre maison de production, Montout s’est dit qu’il avait un rôle à jouer: il allait exposer la problématique au reste du monde.

Publicité

Âgé de 35 ans, Marka a déjà un beau bagage à son actif. On le reconnaît comme étant un fabricant d’images, un réalisateur et un monteur indépendant de tous types de films. Passant du clip documentaire par le court métrage, le Guadeloupéen est réputé pour son application inhabituelle des méthodes traditionnelles de prises de vue.

«Vouloir c’est pouvoir»: telle est sa vision de la vie. Qui aurait cru qu’en dix ans, un natif des Antilles présenterait ses films à Paris, dans les Caraïbes, aux États-Unis et au Canada?

Mais Montout ne travaille pas que pour lui-même: sa première boîte de production, Redlightfilms, basée aux États-Unis, avait pour but d’aider les structures indépendantes à accéder à l’audiovisuel. Sa maison actuelle, Marka, tente d’aider les jeunes passionnés du cinéma qui sont sans ressources, tout comme lui dans ses débuts, à entrer en contact avec des professionnels.

Ki Moun Nou Yé

Ki Moun Nou Yé – «Qui sommes-nous?», le mois créole à Toronto – célèbre la culture de plus de 15 millions de créoles à travers le monde, mais plus spécifiquement des 200 000 vivants au Canada, en organisant cocktails, danses, ateliers, spectacles.

C’est la compagnie torontoise Perle noire qui a fait venir Karukera chez nous. Cette firme d’organisation d’événements, établie à Toronto en 2012, se donne pour mandat d’offrir des activités afro-caribéennes de qualité dans la métropole, notamment pour permettre une meilleure intégration de cette communauté à la mosaïque multiculturelle de la ville reine.

Publicité

affiche

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur