«À chaque fois qu’on a vu l’Ontario faire des bonds en avant, c’est parce qu’on avait obtenu notre propre gouvernance. C’est tellement fondamental que, pour moi, ce n’est même plus une question à débattre. Il s’agit juste de prendre une décision et de voir, ensuite, comment on peut agir», fait savoir la directrice de TFO.
Le conseil d’administration de TVOntario aura jusqu’au 15 décembre prochain pour émettre un rapport sur le plan de transition qui devrait déboucher sur la création d’une télévision française indépendante. Ce plan comprendra les budgets de fonctionnement, les coûts de transition, ainsi que l’alignement de TFO sur les technologies de pointe mises à disposition de son homologue anglaise TVO.
L’annonce faite la semaine dernière par le gouvernement de l’Ontario comprend une somme de 10 million $, répartie en deux ans, destinée à permettre aux deux chaînes TVO et TFO de passer à une nouvelle ère: celle du numérique, avec à la clé, une proposition consistant à moderniser tout l’équipement télévisuel.
Cette restructuration a pour but d’encourager le grand saut vers une diffusion multi-plateforme facilitant la transmission du contenu des émissions télé vers de nouveaux médias tels l’Internet, l’iPod ou encore le cellulaire.
Claudette Paquin revient sur les difficultés qui vont de pair avec la situation actuelle à TFO. «Si des segments comme ceux de l’émission VOLT sont déjà numérisés et peuvent être distribués sur les logiciels iTunes ou encore Quick Play, nous sommes forcés de numériser nous-mêmes certains programmes pour être ensuite capables de les redistribuer sur ces nouvelles plateformes. En numérisant toute la chaîne, nous allons pouvoir sauter cette étape. C’est moins de travail pour nous», de commenter la directrice de TFO.
Toutes ces promesses de financement sont certes bien belles, mais encore faut-il s’assurer que le gouvernement ne rate pas le virage en sous-finançant la nouvelle chaîne indépendante. C’est ce qui préoccupe certains intervenants du milieu de l’éducation. «Je pense qu’il est important que, dans le transfert des avoirs, TFO ne devienne pas le parent pauvre de TVOntario. On devrait avoir un nouvel organisme qui se tient tout seul. Ce dernier ne peut pas évoluer sans financement adéquat», fait valoir le président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens, Paul Taillefer.