Dans son dixième et dernier rapport annuel, déposé au Parlement le 19 mai, le commissaire aux langues officielles Graham Fraser transmet deux recommandations majeures au gouvernement du Canada: la façon dont les services fournis aux communautés de langue officielle en situation minoritaire doit être mieux définie; et tous les Canadiens, d’un océan à l’autre, doivent être en mesure d’être jugés devant les tribunaux dans la langue officielle de leur choix.
«La vitalité d’une communauté, qui se traduit par la présence d’écoles, de centres communautaires et de médias communautaires, devrait être prise en compte» dans l’offre de services dans sa langue, recommande le commissaire. Ce ne serait pas toujours le cas si on se fie uniquement à l’importance de la «demande» pour ces services.
«Lorsqu’on utilise des pourcentages pour établir l’importance de la demande, cela signifie que les droits de la minorité et les services offerts à cette dernière dépendent du taux de croissance de la majorité», explique-t-il. «Une communauté minoritaire peut prospérer et croître. Cependant, si la croissance de la majorité est plus rapide, il y a perte de services. Cela est simplement injuste.»
Un projet de loi initié au Sénat (S-209) prévoit une façon de remédier à cette injustice, tout comme le ferait une revue du Règlement sur les langues officielles.
Obstacles
Pour ce qui est de l’accès à la justice dans sa langue, les citoyens «se heurtent à des obstacles parfois insurmontables», accuse M. Fraser. «La capacité bilingue de la magistrature des cours supérieures demeure problématique dans plusieurs provinces et territoires.»